L’UPA exige des actions du gouvernement pour la relève agricole
Réunis le 12 juillet à la Ferme laitière J.P. Poulin et fils de Saint-Georges, les porte-parole de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA), des syndicats Érabeauce et Beauce-Sartigan ainsi que de la Relève agricole de la Chaudière-Appalaches ont décrié l’immobilisme du gouvernement libéral de mettre en place des mesures adaptées pour assurer une relève agricole prospère.
Le président de l’UPA Chaudière-Appalaches, Paul Doyon, critique l’attitude du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Pierre Paradis, qui fait la sourde oreille auprès de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) et des suites du rapport de Jean Pronovost. «Le ministre Paradis semble toujours avoir une bonne raison pour excuser son immobilisme. Depuis plus de deux ans, chaque fois qu’un problème lui est présenté, le ministre demeure muet, se retourne vers un rapport ou une consultation, puis rien ne se passe par la suite. Pendant ce temps, les jeunes subissent son manque de leadership», déplore M. Doyon.
«L’apport de l’agriculture a toujours été majeur dans la province, surtout pour la vitalité des communautés rurales. Le Québec doit supporter davantage la prochaine génération d’agriculteurs», poursuit-il.
«Pour un jeune qui veut démarrer en agriculture, les programmes actuels ne suffisent plus en raison des prix des machineries agricoles et la rentabilité de ces actifs-là. On paie plus cher alors que les revenus ne suivent pas. Il faut des programmes adaptés pour la relève agricole et c’était un engagement électoral du gouvernement. Après deux ans, il n’y a aucun nouveau programme. Au contraire, on a ajouté de l’insécurité avec l’abolition de l’assurance stabilisation pour les producteurs de maïs-grain et de soya», a ajouté Marcel Groleau, président de la Confédération de l’UPA.
Des solutions
Le président de la Relève agricole de la Chaudière-Appalaches, Rémi Busque, estime qu’il y a plusieurs avenues possibles pour aider les jeunes dans le domaine. «Il faudrait tout d’abord une bonne politique agricole avec une vision d’avenir. On réclame des programmes de soutien au démarrage et des programmes de financement adaptés. Ces programmes, tout comme la mise en marché, sécurisent les entreprises agricoles et les gens qui financent leur démarrage», soutient le producteur agricole de Saint-Simon-les-Mines.
L’accès aux terres agricoles est un autre enjeu important en raison de la spéculation qui gagne du terrain en région. M. Busque réclame la mise sur pied d’une banque provinciale des terres et des fermes disponibles. «Ça va faciliter le maillage entre la relève et les cédants», partage M. Busque.
En plus de ces défis importants au niveau provincial, Sarah Poulin, jeune copropriétaire de la ferme laitière hôtesse de la conférence de presse a rappelé l’importance de défendre la relève agricole ainsi que le modèle de la gestion de l’offre menacée par les actions du gouvernement fédéral.
«Il faut se tenir fort et uni. On doit rester debout devant nos gouvernements en espérant qu’il agisse un jour pour le lait diafiltré. C’est un dossier chaud qui nous tient à cœur chez les producteurs de lait», a notamment mentionné cette dernière.