Mieux comprendre les traumatismes psychologiques et les troubles de stress post-traumatique

Le psychiatre Édouard Auger, qui est en charge d’évaluer et de traiter des problématiques reliées au stress opérationnel chez les anciens combattants canadiens dans le cadre de ses fonctions, a présenté sa conférence de prestige intitulée Traumatismes et santé mentale à la salle Alphonse-Desjardins du Cégep Beauce-Appalaches, le lundi 25 mars dernier.

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Pour l’occasion, les étudiants et le personnel de l’établissement collégial de Saint-Georges, de même que le grand public, ont été invités à découvrir de quelle façon ce docteur vient en aide aux gens qu’il croise quotidiennement à son travail.

Édouard Auger a expliqué au public le fonctionnement du cerveau humain lorsqu’il est exposé à un réel danger.

Les réactions normales et pathologiques qui surviennent à la suite de divers traumatismes, les interventions à réaliser et les traitements à préconiser sont quelques-uns des sujets qui ont fait partie intégrante de sa présentation.

Les traumatismes psychologiques

«Dès qu’il y a de la vie, il y a du trauma», lance d’entrée de jeu M. Auger.

Que ce soit dans la nature ou encore chez les êtres humains, plusieurs situations peuvent occasionner des traumatismes psychologiques à ceux et celles qui les subissent.

«Les accidents, la guerre, ou encore les agressions dans les écoles, dans l’intimité ou à grande échelle en sont des exemples», précise le conférencier.

Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux se base d’ailleurs sur de nombreux critères afin de définir si une personne souffre ou non d’un tel traumatisme, notamment si «l’exposition à la mort, les blessures graves ou la violence sexuelle» entrent en ligne de compte.

Le conférencier agit aussi en tant que professeur de clinique au sein du Département de psychiatrie et de neurosciences de la Faculté de médecine de l’Université Laval.

Ce ne sont toutefois pas tous les gens qui resteront marqués psychologiquement à la suite d’incidents ou d’abus quelconques.

Certains d’entre eux ne garderont aucune séquelle de l’événement auquel ils ont dû faire face.

L’intensité de leurs réactions variera également selon la gravité des circonstances.

Deux troubles distincts

Un individu ayant été exposé à un événement traumatique est à risque de développer deux affections différentes, soit un trouble de stress aigu durant de trois jours à un mois, ou encore un trouble de stress post-traumatique (TSPT) pouvant s’étendre sur plusieurs mois, voire demeurer une condition chronique et se poursuivre pendant des années.

Notons que le TSPT, dans lequel se spécialise le psychiatre, se caractérise entre autres par des réviviscences (cauchemars, flashbacks et souvenirs intrusifs), des changements dans l’humeur et dans les pensées, ainsi que par l’activation neurovégétative du patient, qui le plonge dans un état d’alerte constant.

Plusieurs interventions ont été mises de l’avant par le docteur.

Interventions à privilégier

Afin de permettre à tout un chacun d’aller mieux et de se rétablir, Édouard Auger intervient à différents niveaux.

«Il est important de reconstruire le sentiment de sécurité de l’individu, de l’inciter à demeurer en contact avec ses proches, et de l’encourager à éviter les comportements nuisibles qui pourraient mettre son problème en suspens ou même l’aggraver», ajoute ce dernier.

Il est aussi possible pour lui d’avoir recours à la pharmacologie ou à des approches psychologiques générales telles que des thérapies cognitives comportementales si l’état de la personne en question se complique.