Noctem est une jeune entreprise en pleine expansion
Lorsque lui et ses partenaires ont démarré Noctem en octobre 2015, Jean-Philip Paradis reconnaît qu’ils ont eu peu d’aide au départ, que ce soit des autorités gouvernementales ou des institutions financières.
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«On ouvrait un petit resto et en ce sens, nous n’avions droit à aucune aide financière du gouvernement ni aucun soutien des banques, car ils nous disaient que c’était risqué. Ils n’ont jamais vu le concept de microbrasserie en tant que tel. Ils voyaient cela comme un resto qui brasse sa bière alors que dans les faits, ce sont deux choses complètement différentes», précise-t-il.
«Ce qu’on voulait, c’était d’avoir autant de créativité en cuisine qu’en microbrasserie, un agencement entre la nourriture et nos bières qui permettrait d’offrir un bel amalgame de possibilités. Dans notre secteur, on ne peut pas juste brasser de la bière. C’est un endroit où les gens viennent manger, surtout le midi, ou participer à des 5 à 7 et ça nous prenait une belle offre de nourriture», poursuit-il en mentionnant que leur local avait abrité le premier restaurant Yu-Zu de Québec.
Hausser la production
À l’instar de plusieurs microbrasseries, les bières de Noctem sont produites et vendues sur place. Une bière de type IPA, la Catnip, est brassée et mise en cannettes, à contrat, du côté de Montréal. Ce produit est écoulé dans les bars, restaurants et épiceries. «Cela nous permet de voir si le produit est populaire à ces endroits et si cela vaut la peine d’avoir une usine», ajoute le jeune entrepreneur qui, le jour de notre rencontre (le 2 mars), devait avec ses partenaires visiter un local industriel leur permettant d’ouvrir cette usine de production.
«Avec le permis dont nous disposons (brasseurs artisans), nous sommes obligés de vendre sur place et nous sommes très limités sur ce qui peut sortir d’ici. Une usine nous permettrait de faire des fûts et des cannettes pour vendre dans les bars, les restaurants et les épiceries, comme d’autres le font. Nous aimerions vendre de la bière ailleurs, mais la seule chose que l’on peut faire pour l’instant, c’est de permettre aux gens qui arrivent avec des cruchons d’un litre d’acheter leur bière et l’apporter chez eux», signale Jean-Philip qui ajoute que les négociations sont toujours en cours avec la propriétaire de l’édifice ciblé.
Devancer les échéanciers
Des projets d’expansion comme celui-ci prennent normalement de 5 à 10 ans à se réaliser, pour une jeune entreprise de ce domaine. «Cela ne fait que deux ans et demi que nous sommes en affaires. Nous demeurons prudents et préférons y aller avec une location, avant d’acheter une bâtisse.»
Le natif de Saint-Zacharie mentionne que l’entreprise priorisera la ville de Québec d’abord. «On va se fournir nous-mêmes ainsi que nos clients, avant de se développer d’autres marchés. Il faut y aller graduellement.»
Une industrie qui explose
Lorsque Noctem a ouvert ses portes, Jean-Philip souligne que le domaine des microbrasseries était en pleine progression. Depuis ce temps, celui-ci a explosé. «L’an passé seulement, entre 20 et 30 nouvelles microbrasseries ont vu le jour au Québec. En décembre dernier, 20 nouvelles demandes de permis de brassage ont été déposées auprès de la RACJ», précise-t-il.