Pas de changement majeur à prévoir pour les auditeurs
Un regroupement de radiodiffuseurs commerciaux négocie actuellement avec le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes(CRTC) dans le but de réduire de 65% à 35% les quotas de musique francophone diffusée en ondes.
La négociation semble éternelle entre les radiodiffuseurs qui souhaitent proposer une offre musicale se rapprochant des habitudes d’écoutes des auditeurs, soit principalement de la musique anglophone. L’ADISQ et le CRTC, au nom de la défense et la promotion des artistes francophones, maintiennent, de leur côté, le quota imposé depuis près de 25 ans.
«Ces réglementations de base ont été faites dans les années 1990 suite à une forte pression de l’ADISQ. À ce moment-là, les artistes québécois étaient nombreux et ils déboursaient pour produire leurs disques. Aujourd’hui, la même réglementation s’applique, mais la réalité est différente. Les artistes font tous des albums et ils présentent leurs extraits sur le net», soutient le directeur des opérations à Saint-Georges chez Radio Beauce, Roger Quirion.
«Il y a des règlements qui ont été faits pour le pont de Québec alors qu’on pouvait y passer à cheval, mais essaie d’y passer à cheval aujourd’hui: tu vas avoir un problème. Ça montre qu’il faut rajeunir certains règlements», explique-t-il.
Une grosse marge dans les négos
«De là à baisser de 65% à 35%, je crois qu’il peut y avoir une marge. Les radios seraient satisfaites avec un ratio de 50-50. Il y a de nombreux excellents artistes francophones, je ne dis pas le contraire, mais plusieurs des projections françaises que l’on reçoit sont des artistes qui n’ont pas de véritable de portée», ajoute Roger Quirion.
«On pourrait parvenir à garder encore plus d’auditeurs et de jeunes. On est face à un monde infini de possibilités en ce qui concerne l’écoute musicale, on pourrait faire en sorte de garder l’industrie bien en vie avec un tel ajustement», estime Chantal Baribeau, directrice générale au FM 101,5 à Sainte-Marie
«Je ne pense pas qu’on va sentir une si grande différence. Le travail est toujours fait auprès de la population pour voir où sont les intérêts des gens afin d’offrir une programmation musicale adaptée à chacun des marchés de radio».
«On est capable de travailler afin de bien promouvoir la chanson d’expression francophone québécoise», soutient Chantal Baribeau.
Visiblement, la négociation sera intense. Les deux partis ayant des positions tout à fait défendables, il ne faut pas s’attendre à une réduction majeure des quotas. L’auditeur moyen ne devrait donc pas remarquer de changement majeur dans son écoute radiophonique. Du moins, jusqu’à ce que l’on relance le débat.