Piste cyclable : des citoyens ont des inquiétudes

Inquiets, une trentaine de citoyens se sont présentés au conseil des maires de la MRC Robert-Cliche dans le but d’obtenir des précisions sur le projet de piste cyclable.

Le Comité de sauvegarde du Québec-Central soulève, depuis quelques semaines, des questions au sujet des coûts du démantèlement de la voie ferrée et de la contamination des sols sous celle-ci, qui selon l’organisme, coûterait beaucoup plus cher que ce que la MRC Robert-Cliche a prévu.

Les soumissions reçues varient de près de 4 M$ entre la plus basse et la plus élevée et le Comité de sauvegarde se questionne sur la réalisation de la piste cyclable sans dépassement de coûts. Le préfet, Luc Provençal, mentionnait dernièrement que «certaines entreprises avaient pu inclure des frais que d’autres n’avaient pas insérés». Selon la MRC, les frais de décontamination devaient se situer entre 450 000 $ et 500 000 $. Ce montant n’est pas assez élevé selon le Comité de sauvegarde du Québec-Central qui met en garde la population.

L’organisation demande aussi une gestion plus transparente des fonds publics puisque les subventions n’ont toujours pas été accordées et que des dépenses importantes sont déjà engagées alors que les travaux visibles ne sont pas encore commencés.

Le conseil des maires était prêt à répondre aux craintes des payeurs de taxes qui ne voudraient pas voir un projet de cette envergure dérailler et tomber à l’eau. Les citoyens soutiennent que de commencer certaines étapes avant même d’avoir reçu les subventions gouvernementales (qui règleront la plus grande partie de la facture), est un pari risqué, mais que le conseil des maires est prêt à prendre.

Décontamination

La réhabilitation des sols contaminés sous l’actuelle voie ferrée a été au centre des discussions puisque le coût pour en disposer grugera une bonne partie du budget. La MRC Robert-Cliche a collaboré avec le ministère de l’Environnement pour s’assurer de la conformité des travaux, qui seront surveillés par une firme externe et les ingénieurs de Beauceville et Saint-Joseph, a indiqué le préfet, Luc Provençal.

Le coût pour la décontamination inclut l’enlèvement des rails, la disposition des dormants et d’une partie du sol contaminé de façon sécuritaire. «C’est spécifié dans les devis», ajoute M. Provençal. La technique utilisée sera d’enlever la partie supérieure des sols contaminés et de recouvrir le tout d’une membrane avant de construire l’assise de la piste.

Le maire de Saint-Joseph, Michel Cliche, a confirmé que sa municipalité allait défrayer les coûts de décontamination du secteur situé entre le restaurant Capri et l’ancienne gare. «Si c’est trop dispendieux, on va contourner», a ajouté M. Cliche qui milite pour la piste cyclable depuis plus de huit ans.

Meilleure option

Les maires ont été questionnés sur le choix du tracé et quels étaient les coûts des autres options étudiées. Le coût pour réaliser la piste cyclable à côté de la voie ferrée, comme c’est le cas en Nouvelle-Beauce, aurait été de 20 M$ au lieu de 10 M$. Le coût d’un tracé dans l’ouest n’a pas été évalué puisque cette option, en raison des inondations et du côté sécuritaire, a été rejetée. «À Saint-Joseph-des-Érables, c’était une fin de non-recevoir. Les gens n’en voulaient pas», a commenté le maire Jeannot Roy.