Québec s’harmonisera au système international

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) a annoncé un projet de règlement pour inclure les acériculteurs du Québec au sein du même système de classement du sirop d’érable que le reste de l’Amérique du Nord.

Cette décision fait suite aux recommandations de l’Institut international du sirop d’érable (IISÉ) qui travaillait sur ce dossier depuis 2002.

Ce classement compte deux catégories, soit la catégorie A destinée à la vente au détail de sirop d’érable qui ne présente aucun défaut de goût, ainsi que la catégorie de transformation.

En lien avec la couleur et le goût du sirop d’érable, la catégorie A comprend quatre classes distinctes utilisant les termes doré (goût délicat), ambré (goût riche), foncé (goût robuste) et très foncé (goût prononcé) pour décrire les produits.

Les états du Vermont et du Maine ont été les premiers lieux à adopter cette réglementation. Le Canada a fait de même le 1er janvier 2015 par l’intermédiaire de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).

Le Québec n’avait pas suivi, car le MAPAQ possède son propre classement à cinq niveaux allant d’extra-clair à foncé. Le ministère désirait attendre qu’Ottawa adopte ce système avant d’étudier ce dernier.

Trop long

Selon le ministre Pierre Paradis, l’harmonisation simplifiera les échanges commerciaux. Présentement, les acériculteurs québécois ont le choix de se conformer aux classements de l’ISSÉ ou du MAPAQ. La réglementation de l’ISÉÉ est obligatoire pour tous les producteurs exportant leur sirop à l’extérieur du Québec.

«Cette harmonisation évitera de créer de la confusion autour des catégories et de la qualité du sirop d’érable écoulé sur le marché. De plus, le nouveau système permettra d’associer chaque couleur du sirop à un goût caractéristique, ce qui sera un avantage indéniable pour le consommateur», estime Pierre Paradis.

Pour Marcel Larochelle, président du Syndicat des acériculteurs de la Beauce (SAB), le gouvernement provincial aurait dû suivre la tendance de l’harmonisation beaucoup plus tôt.

«Je ne comprends pas pourquoi ça a été aussi long. Au moins, nous aurons tous le même classement. Ce sera moins compliqué pour les acériculteurs et transformateurs, mais aussi pour les consommateurs qui ne seront plus mêlés avec différentes étiquettes», pense-t-il.

Lors de sa dernière tournée annuelle, la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) avait informé ses membres que Québec adopterait un règlement sur la classification commune cette année.

«La prochaine récolte se fera sous ce nouveau système. On donnera plus de renseignements à nos membres cet automne à l’assemblée annuelle de la SAB», confirme Marcel Larochelle.