Les bars continuent de prendre leur mal en patience

Bien que de plus en plus de secteurs de l’économie ont reçu l’autorisation du gouvernement pour reprendre leurs activités, l’industrie des bars continue de prendre son mal en patience.

La Corporation des propriétaires de bars, de brasseries et de tavernes du Québec dénonçait la semaine dernière le fait que les restaurants, qui peuvent ouvrir depuis le 15 juin, pourraient servir de l’alcool même si le client ne commande pas à manger.

L’opinion est partagée par le copropriétaire du bar Le Gymnase, situé à Beauceville, qui dénonce l’incohérence entre les bars et les restaurants. D’autant plus qu’il doit continuer de débourser des frais. «Je ne peux pas ouvrir depuis la mi-mars, mais j’ai payé mon permis d’alcool pour toute l’année. La moindre des choses serait de nous rembourser pour la période où nous sommes fermés. Au lieu de cela, il faudrait que nous payions pour un permis qui nous permettrait de servir de la nourriture afin de rouvrir», soutient M. Dion-Roy.

Celui-ci doit également assumer d’autres frais fixes, comme la gestion des paies ou les machines servant au paiement par cartes de crédit et de débit. «J’ai dû payer des frais d’annulation pour les faire arrêter pendant la pandémie et en plus, je devrai payer d’autres frais pour les réactiver», dénonce-t-il.

Ce dernier souligne également que plusieurs établissements n’entrent pas dans les critères d’aide aux entreprises du gouvernement. «Dans notre cas, nous ne pouvons pas bénéficier de l’aide salariale de 75 % pour les restaurateurs qui restaient ouverts à 35 % puisque nous sommes complètement fermés. Le gouvernement aide aussi les entreprises qui paient un loyer, mais nous sommes propriétaires», déplore M. Dion-Roy.

L’autre côté de la médaille

La situation est diamétralement inversée du côté du Gouvernail à Saint-Georges. L’établissement peut ouvrir ses portes depuis le 15 juin, puisqu’il dispose d’un permis du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

«Nous sommes chanceux», concède le copropriétaire, Samuel Boudreault. «Au départ, ce n’était pas facile. Nous avons vendu des cartes-cadeaux et des vêtements pour rester motivés par le projet», poursuit celui qui a ouvert le Gouvernail à la fin janvier.

Lorsque contacté par le journal, M. Boudreault préparait son plan de réouverture. «Nous allons prendre les mesures en conséquence pour appliquer les recommandations de la Direction de la santé publique. Nous allons entre autres porter un masque pour éviter les risques de contamination, le menu sera fixé sur les tables», donne-t-il en exemple.