Sainte-Aurélie mène la guerre au myriophylle à épi au lac Abénaquis
D’ici 2018, l’Association des riverains du lac des Abénaquis (ARLA) souhaite éradiquer 85 % des plants de myriophylles à épi dans le lac situé en plein cœur de Sainte-Aurélie. Pour ce faire, elle compte sur l’appui des bénévoles, de la municipalité et de l’Université Laval et d’un soutien financier de 95 670 $ d’Environnement Canada.
Le myriophylle à épi a fait son apparition au lac des Abénaquis en 2013. Cette plante aquatique exotique et envahissante occupe désormais 3 % de la superficie du cours d’eau de 1,2 kilomètre carré. L’ARLA a donc mis de l’avant plusieurs actions pour la contrer soit l’arrachage manuel et la pose de toile de jute, qui a eu un succès mitigé. Cependant, en 2016, l’ARLA a démontré l’efficacité de la pose de toiles de fibres de verre de type «Aquascreen» au fond du lac pour éliminer les herbiers denses de myriophylle à épi.
«L’idée provenait d’un consultant américain. Nous avons été des pionniers au Québec pour l’installation de ce type de toile. C’est assez novateur. Nous avons eu l’appui aussi de l’Université Laval. Cela a fait une grande différence dans l’obtention de crédit supplémentaire», partage Carl Yergeau de l’ARLA.
Grâce à son avant-gardisme, l’Association a réussi à obtenir une bonification de 23 000 $ de sa subvention initiale. Avec celle-ci, l’ARLA pourra acheter des toiles supplémentaires afin de restreindre la destruction de l’écosystème aquatique du lac Abénaquis. «On va être en mesure de mieux combattre cette plante et de contrôler sa propagation grâce aux stratégies déployées», croit sincèrement la présidente de l’ARLA, Claire Maranda.
En plus des toiles et l’arrachage manuel sous plongées, les plaisanciers devront aussi restreindre leur circulation dans certaines zones du lac, délimitées par bouées, afin d’empêcher sa prolifération.
Plusieurs acteurs mobilisés
L’ARLA a pu compter sur l’aide de la municipalité qui a adopté un plan directeur de l’eau. Elle a aussi effectué le prêt de ressources et a fait l’acquisition de toiles de fibre de verre pour le projet. «La municipalité a contribué pour l’équivalent de 25 000 $ l’an dernier. C’est très important de préserver la santé du lac, les activités de villégiature, et la qualité de vie de la localité», précise le maire de Sainte-Aurélie, Gilles Gaudet, qui salue le travail ardu de riverains.
Mentionnons aussi que l’ARLA fait l’embauche d’une ressource spécialisée chaque été pour la coordination du projet. De plus, Claude Lavoie, biologiste à l’Université Laval, apporte son soutien technique et a formé les nombreux bénévoles l’an dernier. «La population s’est grandement mobilisée dans la lutte au myriophylle à épi. Les résidents ont à cœur de préserver le lac. Il s’est fait près de 2000 heures de bénévolat par les membres de l’ARLA et la population. La valeur total du projet de tous les partenaires est de 249 000 $», conclut M. Yergeau.