Serge Beauchemin s’est lancé en affaires avec… 40 $ !
Le public connaît Serge Beauchemin pour son rôle de dragon à l’émission «Dans l’oeil du dragon». C’est toutefois avec 3-SOFT que celui-ci a fait sa place dans le milieu des affaires.
Aujourd’hui partenaire dans diverses entreprises, Serge Beauchemin a parlé des étapes entourant le démarrage d’une entreprise le 17 février lors d’un dîner-conférence de la Chambre de commerce de Saint-Georges.
En 1987, il n’avait que 22 ans, 40 $ et trois cartes de crédit lorsqu’il a créé 3-SOFT. «Beaucoup de gens ont démarré une entreprise seulement avec une inspiration. Dans les années 1980, l’informatique était une nouvelle technologie en émergence. Les boutiques vendaient des équipements, mais peu de logiciels parce qu’ils étaient faciles à copier», explique-t-il.
Une nouvelle loi protégeant les droits d’auteurs viendra changer la donne. Avec des amis, Serge Beauchemin se lance dans la vente de logiciels. Après un essai infructueux auprès des particuliers, l’entreprise vise le secteur public et les entreprises privées qui sont obligés d’acheter une grande quantité de logiciels pour éviter de payer des amendes en raison des droits d’auteur. On se rappellera qu’une entreprise donnée pouvait acquérir un seul logiciel et le partager sur plusieurs ordinateurs.
Crédit et savoir-être
En 1988, 3-SOFT possède un bureau à Longueuil. À l’époque, l’entreprise prend contact par téléphone auprès des fournisseurs de logiciels aux États-Unis pour les revendre à ses clients moyennant un arrangement financier échelonné sur une certaine période de temps.
Si 3-SOFT devait payer les fournisseurs, Serge Beauchemin a réussi à convaincre ses propres clients de leur accorder du crédit supplémentaire pour que l’entreprise puisse avoir des fonds supplémentaires. Cela laissait une marge de manœuvre à 3-SOFT pour augmenter son carnet de commandes.
«La première année, notre chiffre d’affaires était de 660 000 $. Ça a été une belle aventure qui a duré 17 ans. Quand j’ai vendu 3-SOFT, sa valeur était de 75 M$ et on avait des bureaux un peu partout au Canada», mentionne-t-il.
Selon lui, le sens de l’observation est primordial pour un futur entrepreneur qui verra émerger une idée en trouvant un déséquilibre entre l’offre et la demande. Le savoir-être reste l’aspect premier représentant une compagnie florissante.
«Nos premiers vendeurs étaient seulement payés à la commission et ils embarquaient pour construire avec nous. On posait parfois des questions bizarres dans nos entrevues d’embauche, mais ça a développé une culture organisationnelle où des employés s’en vont eux-mêmes parce qu’ils voient que ça ne fonctionnait pas chez nous», conclut Serge Beauchemin.