Un nouveau procédé de traitement de matières putrescibles sera testé dans Beauce-Sud

La Régie intermunicipale du comté de Beauce-Sud (RICBS) a signé une entente avec l’entreprise québécoise Viridis en décembre dernier pour la mise en place d’une vitrine technologique afin de récupérer les matières organiques directement des bacs noirs.

La compagnie a développé un système pour récupérer les matières organiques à même les sacs d’ordures ménagères. «Le procédé nous permet de recevoir les ordures ménagères des camions-bennes. Il ouvre les sacs et va récupérer une partie qui contient la matière organique. Nous allons travailler pour récupérer tout ce qui mesure 90 mm et moins, ce qui inclut la grande majorité de la matière organique», explique le directeur du développement de Viridis, François Léveillée.

Celle-ci sera ensuite séchée et dégradée, une façon de la «précomposter» en quelque sorte. «C’est un procédé biologique», précise M. Léveillée. «Des bactéries vont dégrader la matière, générer de la chaleur et évacuer de l’eau», poursuit-il.

Le résultat peut alors être utilisé par l’entreprise comme fertilisant pour les agriculteurs, en plus de pouvoir servir en foresterie et sur des sites dégradés comme d’anciennes mines par exemple.

Selon M. Léveillée, le système de Viridis permettra également de récupérer du matériel recyclable, comme du plastique, du carton et même de l’acier.

La première étape de ce projet unique au Canada, soit la vitrine technologique, doit être mise en place d’ici la fin de 2020. Elle permettra de traiter de 4000 à 6000 tonnes. Si tout fonctionne, l’objectif sera de traiter l’ensemble des ordures ménagères au bout de deux ans.

Pas de bacs bruns

À la RICBS, on soutient que le conseil des maires, formé par 17 élus municipaux, ne voulait pas ajouter la collecte des bacs bruns pour les matières organiques. «L’avantage du système de Viridis, c’est que l’on pourra traiter 100 % des matières putrescibles, alors qu’avec le bac brun, on ne traite que ce que les gens décident de mettre à l’intérieur», indique le directeur général de la Régie, Éric Maheux.

Un autre point majeur pour la RICBS était que le compost obtenu respecte les normes du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. «C’était très important pour nous d’avoir une garantie [en ce sens]. Nous voulions également être assurés qu’il y ait des preneurs pour le compost afin d’éviter que l’on se retrouve avec des montagnes de compost qu’éventuellement, on ne sait pas quoi en faire. Cet aspect sera respecté par Viridis», assure-t-il.

Une conférence de presse devrait avoir lieu ce printemps pour détailler davantage ce projet.

Rappelons que les municipalités avaient jusqu’au 31 décembre 2019 pour présenter un plan pour récupérer les matières organiques. L’objectif du gouvernement est de recycler la totalité des matières putrescibles au plus tard le 31 décembre 2022.