Soirée des Sommets | Louis Jacques raconte son parcours avec humour

AFFAIRES. > Ceux qui ne le savait pas l’ont appris. Non seulement Louis Jacques traîne avec lui une longue carrière d’homme d’affaires, il est en plus un conteur hors de pair.

Conférencier invité lors de la 21e Soirée des Sommets du CLD Robert-Cliche, le mercredi 23 octobre à l’Hôtel National de Tring-Jonction, M. Jacques a captivé l’auditoire avec toute une série d’anecdotes truculentes et cocasses, qui ont su dérider les quelque 400 personnes présentes.

Que ce soit ses premiers profits en ramassant des bouteilles vides, la création puis la vente de Pro-Fab, en passant par la fabrication de cadre de fenêtre dans le sous-sol de la maison familiale et son abandon de l’école avec un prêt de 2000$ qu’il a utilisé pour s’acheter une moto, le parcours de Louis Jacques en est un de persévérance et de saisies judicieuses d’opportunités.

Directeur de production chez Glendale à 22 ans, il fonde une entreprise de fabrication d’armoires qui, après un lent départ, finit par devenir florissante. Quelques années plus tard, il décide de la vendre. «C’est quand une compagnie va bien qu’il faut vendre, pas quand elle tire le diable par la queue», confie-t-il.

Tout de suite, il se lance dans un nouveau projet avec deux partenaires, la création de l’usine Pro-Fab spécialisée dans la maison usinée. «Pro-Fab, c’était comme un 747 sur la piste. Pendant longtemps, elle a eu de la difficulté à prendre son envol. Il a fallu attendre la reprise des mises en chantier, dans les années 2000, pour que finalement elle devienne rentable». Entre-temps, il avait également, toujours avec des partenaires, fait l’acquisition de Isolofoam de Sainte-Marie.

Tout comme pour son entreprise d’armoires, M. Jacques et son associé décident de vendre Pro-Fab au moment où elle fonctionnait à plein régime. Une vente à des Américains, ce qui a créé certains remous. «Il y avait bien des entreprises québécoises qui étaient intéressées, mais elles ne voulaient pas la payer à sa juste valeur», se justifie-t-il.

Clinique médicale

Avant de se départir de Pro-Fab, Louis Jacques se fait un serment à lui-même : «Si j’obtiens le prix demandé, je vais réinvestir une partie dans ma communauté».

C’est ainsi qu’a démarré le projet d’une clinique médicale à Saint-Joseph, qui venait de perdre ses médecins de famille, et qui a été entièrement financée par M. Jacques.

Les années suivantes, sa société d’investissement ronronne, comme un chaton, sans véritable nouveau projet. En réponse à sa fille qui s’inquiétait de son humeur, il répond : «Il ne se passe plus rien, me semble que je sens le mort, et Benoît Paré n’était pas dans les parages», faisant référence à son ami qui possède une maison funéraire.

La Société d’investissement Louis Jacques se lance donc dans d’importants projets immobiliers. «Aujourd’hui, les journées et les semaines sont moins longues».

Conseils

Louis Jacques a terminé son allocution en donnant quelques conseils aux entrepreneurs, basés sur sa longue expérience.

«Je reviens en premier lieu sur les opportunités. Il faut rester à l’affût et s’assurer de faire les bons choix. Il faut bien choisir ses partenaires, ne pas avoir peur de travailler et aimer ce qu’on l’on fait et en être fier».

Il mentionne qu’il faut intéresser les employés à l’avenir de l’entreprise. «Avant, on nous faisait travailler à coups de pied dans le cul. Or, les employés, c’est la denrée la plus importante. Je crois même que si aujourd’hui je lançais une nouvelle entreprise, chaque employé en serait actionnaire».

Il espère, en terminant, qu’on fera en sorte de remettre le Québec au travail.