Surpopulation de chats: aux municipalités d’agir selon la Dre Cormier

NDLR – Au cours des prochaines semaines, l’Éclaireur Progrès présentera les différentes pistes de solutions afin de régler un problème qui prend de l’ampleur à la SPA Beauce-Etchemins. Voici le deuxième de ces quatre reportages. Pour la vétérinaire Anne Cormier, même si le bilan du côté des euthanasies s’est beaucoup amélioré depuis que la SPA Beauce-Etchemins existe, il y encore trop de félins en santé qui sont euthanasiés chaque année en raison de la surpopulation.

Il ne faut plus juste se fier à la bonne volonté des gens, indique la Dre Cormier qui a 17 ans d’expérience. «Il faut mettre des règles claires pour tout le monde. […] On a essayé de donner la responsabilité aux gens, mais s’ils ne prennent pas leurs responsabilités, il faut mettre des règlements et des lois. On est rendu là», souligne-t-elle, catégorique.

Pour Anne Cormier, dont une partie du mandat est de soigner les animaux de la SPA Beauce-Etchemins, le problème de surpopulation à la SPA n’est pas sans conséquence pour les animaux. «Le fait que la SPA soit toujours en surpopulation, ça met la vie des autres animaux à risque parce qu’il y a plus de transmission de la maladie. La promiscuité est un facteur de risque dans la propagation des épidémies même si la SPA prend toutes les mesures nécessaires.

Pour celle qui affirme voir régulièrement des horreurs à la SPA, dont des boîtes de chatons abandonnés à eux-mêmes dans la nature, les municipalités doivent prendre leurs responsabilités et arrêter de donner les contrats pour les animaux errants à des contrôleurs animaliers qui n’ont pas d’autres choix les euthanasier. Quelques semaines plus tard, le problème de surpopulation est de retour et la solution n’a pas été efficace. «Les gens pensent qu’en abandonnant à la SPA c’est mieux, mais la SPA n’est pas en entrepôt. Il faut qu’il rentre autant d’animaux qu’il en sort. Et s’ils ne sortent pas par la porte d’en avant, bien c’est par celle d’en arrière», ajoute Mme Cormier.

Voie intéressante

Les micropuces sont utilisées dans certaines grandes villes, mais peu répandues en région. Celles-ci identifient de façon permanente un animal. Il est donc plus facile de rejoindre le propriétaire si l’animal est perdu. Il est aussi plus simple de retrouver le propriétaire qui a abandonné son animal et dans certaines municipalités, des poursuites peuvent être intentées.

Anne Cormier aimerait aussi que toutes les municipalités aient un règlement qui oblige les gens à faire stériliser leurs animaux. «Tous les citoyens doivent mettre la main à la pâte. Les gens ne font pas stériliser leurs animaux parce que c’est tellement mignon de petits chatons et ils finissent par les abandonner à l’extérieur», mentionne-t-elle.

Afin d’avoir des sous pour stériliser les animaux, la Dre Cormier considère que les municipalités devraient augmenter les taxes afin de prendre ce problème de société en main. «Les conseils municipaux pensent que les gens ne sont pas rendus là, mais avec un 5 $ par citoyen par an, ce n’est pas grand-chose, et ça pourrait améliorer grandement le sort des animaux. Avec des moyens financiers, on pourrait faire des cliniques de stérilisation à rabais, puisqu’en Beauce, on est dans une région où le salaire moyen n’est pas très élevé. La solution ne peut pas venir des vétérinaires ou des refuges tous seuls. Il faut avoir plus de moyens pour établir une structure à la place de tout le temps éteindre des feux».

Difficile les euthanasies

«Euthanasier des animaux sains est un geste désagréable à poser même si nous on le fait de la bonne façon. On ne peut pas tous les sauver, on n’a pas l’argent pour le faire. […] On passe des heures à essayer de faire de la rétroaction pour changer l’issue d’un cas», souligne la vétérinaire. Selon elle, le public ne réalise pas la portée des gestes pour le vétérinaire qui le fait. «Ça joue sur le moral d’en faire à répétition (des euthanasies). Une des professions avec les taux de suicide les plus élevés, ce sont les vétérinaires parce qu’on en vit des situations désagréables. On a beau dire que c’est juste un animal, on enlève une vie quand même», se désole Anne Cormier.

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