Sylvain Bourque voulait le statu quo pour les producteurs laitiers
Copropriétaire de la ferme SS Kennebec à Saint-Théophile, Sylvain Bourque stipule que le statu quo en matière de gestion de l’offre aurait été préférable dans le cadre des négociations entourant le Partenariat transpacifique.
Sylvain Bourque est aussi vice-président de la section Chaudière-Appalaches-Sud au sein de l’organisme Les producteurs de lait du Québec.
Il a participé aux manifestations beauceronnes du 22 juillet (Sainte-Marie) et 1er octobre (Saint-Georges) pour le maintien de la gestion de l’offre. Celui-ci réfute l’argument comme quoi l’ouverture à des importations de produits laitiers à 3,25 % représente un faible pourcentage.
«À terme, ce serait plutôt 3,8 %. Les compensations financières proposées par le gouvernement aux agriculteurs pourraient arrêter n’importe quand. Maxime Bernier (candidat conservateur en Beauce) a pourtant répété que la gestion de l’offre serait maintenue intégralement», de dire Sylvain Bourque.
Selon l’Union des producteurs agricoles (UPA), le Canada importe déjà plus de 10 % de sa consommation en produits laitiers. Plus de 78 % des importations canadiennes proviennent des États-Unis. Les Américains importent seulement 3 % de leurs besoins en produits laitiers.
De plus, le récent accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne permettait déjà l’importation additionnelle de plus de 17 000 tonnes de fromages fins sur notre territoire.
Normes plus sévères
Sylvain Bourque soutient que les agriculteurs canadiens, particulièrement les producteurs laitiers, doivent respecter des règles d’hygiène plus sévères que les autres pays.
Il cite en exemple le nombre de cellules somatiques qui varie de 400 000 (Canada) à 750 000 (États-Unis) au niveau des normes sanitaires. Une trop grande présence de ces cellules dans le lait peut transmettre chez l’humain un virus avec des symptômes semblables à la grippe.
«On a aussi interdit les hormones de croissance au Canada. Du lait cheap, je serais capable d’en faire si je voulais. Il faut être capable de compétitionner avec les autres selon les mêmes règles», estime Sylvain Bourque.
Certains consommateurs aimeraient avoir plus de choix sur les tablettes et des produits à moindre coût, mais Sylvain Bourque croit que d’affaiblir la gestion de l’offre pour y arriver n’y changera rien.
«Dans les pays qui ont aboli la gestion de l’offre, la stabilité des prix durait environ deux ans. Il peut aussi y avoir des événements qui font chuter fortement les prix, comme ça a été le cas avec la crise de la vache folle.
Au Québec, il y a également une loi qui dicte le prix minimum du lait comme celui de la bière», rappelle-t-il.