Toujours l’impasse entre les CPE et Québec

Les travailleuses en CPE affiliées à la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) ont tenu une deuxième journée de grève le lundi 1er novembre. La contre-offre du syndicat, déposée le 24 octobre, n’a toujours pas mené à une entente entre les travailleuses et le gouvernement.

La convention collective est échue depuis mars 2020. Les augmentations initiales demandées se situaient entre 21 % et 27 %.  À la suite d’une première journée de grève, la FIPEQ-CSQ a baissé ses demandes salariales sur trois ans de 13,6 % à 20,3 %, selon le corps d’emploi.

Sonia Lebel, présidente du Conseil du Trésor, avait annoncé une bonification salariale de 20,2 % sur trois ans aux éducatrices qualifiées travaillant 40 heures par semaine.

« Le gouvernement oublie des postes comme les cuisinières, les préposés à l’entretien et les éducateurs spécialisés. Ce qui fait qu’on donne un bon service aux enfants et leurs parents, c’est un travail d’équipe. On ne veut laisser personne derrière », indique Caroline Méthot, déléguée du Syndicat des intervenantes en petite enfance de Québec (SIPEQ-CSQ).

Elle est aussi éducatrice à l’enfance au CPE Panta-Mousse depuis 17 ans. Ses collègues, ainsi que ceux des CPE Au Palais des Merveilles et Boutons d’Or, ont manifesté au centre-ville de Saint-Georges.

« On veut des conditions égales à celles dans le secteur privé. Nous faisons tous le même travail. Notre salaire est au top après dix ans. De mon côté, ça fait sept ans que j’ai le même salaire malgré la hausse de l’inflation. Le 20,2 % de Sonia Lebel, c’est de la poudre aux yeux », dit Mme Méthot.

Épuisement professionnel

Un sondage provincial de la FIPEQ-CSQ démontre que 80 % du personnel en CPE est épuisé par les conditions actuelles de travail. Plus des deux tiers (69 %) des salariés ont songé à quitter leur emploi en raison de leur épuisement.

La multitude de tâches à effectuer en un temps trop court, les enfants ayant des besoins particuliers et la pénurie de main-d’œuvre représentent des causes liées à l’épuisement professionnel.

« On n’a jamais été fermé durant la pandémie. Nous jonglons avec de nombreuses difficultés. Avec la pénurie de personnel, nos journées sont plus longues et souvent sans aucune pause », mentionne Caroline Méthot.

Pour elle et ses collègues, ce n’est pas seulement une question d’argent, mais d’aide auprès des jeunes. « On n’est pas épaulé pour soutenir les enfants aux besoins particuliers. Avant, c’était un ou deux enfants par CPE. Maintenant, c’est un ou deux par groupe. C’est un élément important dans nos négociations. Les éducatrices à l’enfance ne sont pas formées en éducation spécialisée », rappelle Mme Méthot.

Une troisième journée de grève est prévue ce vendredi 5 novembre. Les négociations entre Québec et la FIPEQ-CSQ reprendront la veille.

« Si le gouvernement fait une offre ayant du bon sens, on est prêt à négocier et suspendre notre mandat de grève de six jours », conclut Caroline Méthot.