Transition réussie de l’éducation à la maison à l’école régulière
L’école à la maison ne nuit pas aux jeunes souhaitant poursuivre leurs études dans le système régulier comme cela a été le cas pour trois des cinq enfants de la famille Couture-Roy à Saint-Alfred.
India, 19 ans, terminera en mai sa première année en option langues du programme Arts, lettres et communications au Cégep Beauce-Appalaches. Celle-ci a été éduquée au domicile familial jusqu’à 13 ans avant d’être admise en deuxième secondaire à l’école Jésus-Marie à Beauceville.
«L’école à la maison a permis de nous rapprocher entre frères et sœurs, mais je voulais vivre quelque chose de nouveau. La première journée à Jésus-Marie a été stressante, mais je me suis adapté assez vite. J’étais dans la moyenne dans toutes les matières», se rappelle-t-elle.
Océanne, 17 ans, aura fait tout son secondaire à l’école Jésus-Marie. Elle obtiendra son diplôme en juin et amorcera cet automne des études dans l’option création et médias du programme Arts et lettres au Cégep Beauce-Appalaches.
«Le plus dur quand j’ai commencé le secondaire, c’était d’apprendre à faire des examens et d’étudier le soir. Les seules évaluations qu’on a eues à la maison, c’était en musique avec des professeurs privés. À Jésus-Marie, on devait aussi respecter un horaire précis, alors que c’était plus libre à la maison», dit-elle.
Caleb, 15 ans, a fait sa sixième année au primaire à l’école De Léry à Beauceville avant d’être admis à l’école Jésus-Marie. «J’étais plus proche en âge de mes grandes sœurs que des deux plus jeunes (Éden et Métis). C’est pour ça que je suis parti plus tôt, mais l’éducation à la maison nous a appris à être plus débrouillards», pense ce dernier.
Océanne l’approuve sur ce point. «Notre culture générale était aussi beaucoup plus élevée que chez les autres élèves. Moralement, on était également plus mature», mentionne celle-ci.
Deuil à venir
Éden, onze ans, et Métis, neuf ans, entameront leur sixième et quatrième année d’école à la maison en septembre. Il s’agira de la dernière année d’enseignement de leur mère Denise Roy, même si Métis n’aura pas complété son éducation primaire à domicile.
«Métis est très sociable et je ne veux pas qu’elle soit éduquée à la maison si ses frères et soeurs ne sont plus là. C’est aussi normal qu’à l’adolescence, on souhaite se distancer un peu de nos parents. Les amis prennent plus de place dans leur vie», pense Mme Roy.
Elle admet qu’un deuil devra être fait après une quinzaine d’années d’enseignement à domicile. «Je ne regrette pas ma décision. Mes enfants ont joué et grandi ensemble. Ils ont appris à être plus libres et sont moins stressés», confirme-t-elle.
Un concept tout à fait légal
Éduquer son ou ses enfants à domicile est légal selon la Loi sur l’instruction publique du Québec.
L’article 15 mentionne que «est dispensé de l’obligation de fréquenter une école l’enfant qui reçoit à la maison un enseignement et y vit une expérience éducative qui, d’après une évaluation faite par la commission scolaire ou à sa demande, sont équivalents à ce qui est dispensé ou vécu à l’école».
Organisme à but non lucratif, l’Association québécoise pour l’éducation à domicile (AQED) soutient et défend les droits des parents à éduquer leurs enfants selon la méthode pédagogique qu’ils privilégient.
Moyennant des frais d’adhésion, l’organisme offre divers services à ses membres, comme de l’assistance juridique et des groupes de soutien.
On peut en savoir plus en visitant le www.aqed.qc.ca.
Autre texte sur le sujet : http://www.leclaireurprogres.ca/actualites/societe/2016/4/28/audrey-doyon-veut-enseigner-a-la-maison-a-tous-ses-enfants.html