Trop de cas de C. difficile à l’Hôpital de Saint-Georges

Malgré une légère amélioration en 2016-2017, l’Hôpital de Saint-Georges demeure le seul établissement hospitalier du Centre intégré de santé et services sociaux de la Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) qui ne respecte pas la cible ministérielle pour le nombre de patients infectés par les diarrhées à la Clostridium difficile.

Selon les plus récentes données de l’organisation, l’Hôpital de Saint-Georges dénombre 32 cas de C. difficile comparativement à 49 survenus entre le 1er avril 2015 et le 31 mars 2016. Pendant cette période, le taux global d’incidences par 10 000 jours-présence des patients est toutefois passé de 12,5 à 10,7. Cela demeure bien au-delà de la cible ministérielle de 7,6 et le double des hôpitaux comparables à celui de Saint-Georges (5,1). En Chaudière-Appalaches, les centres hospitaliers de Lévis (5,9 avec 35 cas), Thetford Mines (5,1 avec 9 cas) et Montmagny (0,8 avec 1 cas), respectent ladite cible ministérielle.

Bien que la situation s’améliore, les données publiées l’an dernier par l’Institut national de santé publique du Québec démontrent que Saint-Georges a terminé avec le troisième plus haut taux parmi les 95 installations québécoises ayant participé à la surveillance de cette infection. Les hôpitaux Fleury et Santa Cabrini, tous deux situés dans la région de Montréal, ont affiché des taux supérieurs à celui Saint-Georges.

Des actions bienfaitrices

Selon Catherine Roy, chef de service de prévention et contrôle des infections à la direction des soins infirmiers – volet pratiques professionnelles et développement clinique du CISSS-CA, l’établissement de Saint-Georges a fait plusieurs interventions pour réduire le nombre de patients infectés par la C. difficile. Ces actions ont par le fait même réduit considérablement le nombre d’infections à l’ERV (entérocoques à la vancomycine). En effet, l’an dernier 69 des 88 cas d’ERV sur le territoire de la Chaudière-Appalaches étaient survenus à Saint-Georges. Pour l’année en cours, il y a eu que sept cas à cet endroit.

«Cela nous a aidés beaucoup de faire énormément de formations aux infirmières sur l’hygiène des mains, de revoir les protocoles de désinfection avec le département d’hygiène et salubrité, de regrouper la clientèle infectieuse au même endroit, d’avoir du personnel dédié et de faire davantage de prélèvements. Nous sommes en train d’exercer un plus grand contrôle sur la médication, c’est pourquoi le taux n’a donc pas diminué aussi rapidement pour la C. difficile que l’ERV», mentionne Mme Cliche.

Mentionnons que les quatre hôpitaux de Chaudière-Appalaches incluant Saint-Georges respectent cependant les trois autres cibles ministérielles concernant les infections nosocomiales. Le CISSS-CA s’est aussi doté d’un plan quinquennal pour réduire ce type d’infections dans ses établissements.

Des cas d’EPC à Saint-Georges

Au cours des deux dernières années, l’Hôpital de Saint-Georges est le seul hôpital du territoire ayant eu des patients infectés par les entérobactéries productrices de carbapénèmases (EPC). Il y en a eu sept cas dont deux cette année. L’EPC est considérée comme une «superbactérie» au même titre que la transmission des bacilles Gram négatif multirésistants qui ont fait leur apparition ces dernières années dans les hôpitaux québécois. Ceux-ci provoquent une insensibilité aux traitements antibiotiques et requièrent un arsenal thérapeutique pour traiter une infection parfois mineure. Cette donnée n’a pas de seuil à respecter du Ministère.