Un mal pour un bien selon des résidents

Gilles Quirion et son épouse, Huguette Latulippe, traversent en ce moment toute une gamme d’émotions avec la démolition de maisons de leur voisinage sur la 1re Avenue à Saint-Georges. Éventuellement, leur demeure connaîtra le même sort cet automne afin de céder la place à un important projet domiciliaire revitalisant le quartier.

C’est avec la larme à l’œil que Mme Latulippe regardait la semaine dernière les coups de pelles mécaniques dans les décombres. «C’est sûr que ça fera plus mal quand ce sera la nôtre. J’y vis depuis que je me suis mariée. Mon conjoint n’a jamais déménagé de là», raconte Mme Latulippe.

En effet, Gilles Quirion a vécu toute son existence soit 77 ans dans cette grande maison noire et blanche surplombant la 1re Avenue (face à Meubles Gérard Poirier). «Je suis même né ici», dit-il, pointant son domicile.

Issu d’une famille de 12 enfants, M. Quirion y conserve son lot de beaux souvenirs. En plus d’y avoir élevé ses trois enfants là-bas, il a repris le commerce familial de peinture tenu par son père, Odilas, et sa mère, Alfredine Dulac.

Serein malgré tout

M. Quirion est serein puisqu’il aura l’occasion de vivre dans son quartier natal. Le couple habitera dans le premier des 15 blocs d’immeubles qui seront érigés par le promoteur Alex Lessard du Groupe ALC Immobilier. «C’est un mal pour un bien. On va avoir un beau quartier. Ce sera aussi plus tranquille», croit M. Quirion.

À une certaine époque, ce quartier était le cœur du centre-ville de Saint-Georges dans les années ’40 à ’60. L’activité commerciale s’est tranquillement déplacée vers le nord de la 1re Avenue surtout après la construction du quai Pinon en 1967 et la venue des centres commerciaux et des magasins de plus grandes surfaces. Ensuite est venue la dévitalisation du quartier, qui était beaucoup plus apparente ces dernières années, aux dires de M. Quirion.

Cette dévitalisation a permis à une clientèle défavorisée de s’installer dans le secteur en raison de loyers à prix modiques, ce qui a engendré son lot de problèmes sociaux, dont la drogue qui est un fléau d’après M. Quirion. La police intervient régulièrement dans le secteur. Le 8 août dernier, des voleurs ont voulu profiter de l’absence du couple et de leurs locataires pendant les travaux de démolition. Heureusement, ils n’ont pu y entrer par effraction.

Malgré tout, M. Quirion et sa conjointe espèrent toutefois vivre d’autres beaux moments dans leur futur appartement, et ce, dans un quartier fraîchement rénové et plus paisible.