Une Georgienne se bat pour avoir un diagnostic médical
Une Beauceronne de 36 ans doit se tourner vers les États-Unis pour réussir à obtenir un diagnostic précis et peut-être commencer un traitement qui améliorera sa qualité de vie, sans jamais la guérir complètement. Si ses soupçons se confirment, Marie-Ève Lapierre pense qu’elle pourrait être atteinte de la maladie de Lyme.
Après deux ans de souffrances et une lente descente aux enfers, car son état ne cesse de s’aggraver, la Georgienne n’en peut plus. «Je ne sais même pas contre quoi je me bats», précise Marie-Ève. Les médecins, malgré les batteries de tests qu’ils ont effectuées, n’ont pu établir un diagnostic précis. «Ils voient bien dans les tests qu’il y a plein de choses pas normales, comme mes enzymes musculaires qui étaient à 850 alors que la normale est 50. Il y a pleine de débalancements», explique Mme Lapierre. Il faut dire que la maladie de Lyme n’est pas très connue (160 cas au Québec en 2015) et qu’elle est difficile à diagnostiquer pour les médecins, car plusieurs symptômes s’apparentent à ceux d’autres maladies.
Aujourd’hui, Mme Lapierre est de plus en plus affectée par la maladie. Aux douleurs excessives et chroniques au niveau des articulations, à la sensibilité extrême, la fièvre, l’enflure, les nausées et problèmes de digestion s’ajoutent des pertes de mémoire, des épisodes de paralysie, de l’essoufflement, des troubles de vision ainsi qu’une fatigue chronique. Plusieurs traitements ont été essayés, mais sans succès. Il ne lui reste que la morphine, mais comme elle l’explique, elle n’a jamais aimé prendre de pilules. «Pour en prendre, il faut vraiment que je sois à bout», mentionne-t-elle. Lorsqu’elle est en crise, ce qui arrive de plus en plus fréquemment, elle ne va même plus à l’hôpital. «Ils m’injectent de la morphine et me retournent chez moi sans savoir plus ce que j’ai». Son médecin, le docteur Samuel Béliveau, lui a donné un diagnostic de fibromyalgie chronique, mais il soutient qu’il y a autre chose. Elle ne sait toujours pas quoi.
Vie de famille difficile
Pour son conjoint et ses enfants, il est difficile de la voir comme ça. «Je suis passée de superwoman à quelqu’un qu’on doit aider dans les escaliers ou à prendre mon bain». Avant que ne commence la maladie en janvier 2015 (sa première hospitalisation), elle était représentante en vente depuis déjà six ans. Elle avait des projets d’avenir, travaillait fort pour avoir une promotion, s’occupait de ses deux enfants et aimait beaucoup le plein air et la marche en montagne. Elle était très active, aimait que ça bouge autour d’elle. Aujourd’hui, marcher jusqu’au bout de la rue est un défi. Et elle n’arrive à le faire que lors de ses très bonnes journées, qui sont de plus en plus rares. «C’est comme si j’étais morte en dedans. Je n’évolue plus».
Marie-Eve ne peut plus travailler. Son conjoint assume toutes les factures, s’occupe des enfants, du lavage, des repas, tout en étant aidant naturel. Âgés de 9 et 12 ans, les fils du couple donnent aussi un bon coup de main. «Ils sont devenus très autonomes. Ils viennent m’aider dans les escaliers, ils en font beaucoup», se désole-t-elle.
Mordue par une tique
Marie-Ève Lapierre a probablement été mordue par une tique en septembre 2014 lorsque son chien, un bouvier bernois, s’est retrouvé plein de tiques après une promenade dans le bois dans le secteur de Saint-Théophile. Elle a enlevé toutes les tiques, nettoyé et traité l’animal. Cependant deux semaines plus tard, elle a eu une éruption cutanée au niveau de la taille du côté gauche. Elle a consulté un médecin, mais rien n’a été trouvé et avec le temps, la plaque rouge et les boutons sont disparus. Quelques mois plus tard, le 1er janvier 2015, elle se réveillait avec des douleurs si atroces qu’elle était incapable de se lever. C’était le premier de ses nombreux séjours à l’hôpital.
La suite de l’histoire de Marie-Eve Lapierre: Elle ira se faire soigner aux États-Unis