Une ouverture du marché agricole dans douze pays
Le Canada et 11 autres pays ont conclu le 5 octobre les négociations touchant le Partenariat transpacifique. Celui-ci touche divers domaines, dont l’agriculture.
À l’intérieur du partenariat, il est prévu que les marchés reliés à la gestion de l’offre seront ouverts en partie aux pays étrangers (voir boîte infos).
Au Canada, le gouvernement proposera des programmes de compensation afin d’aider les producteurs touchés. Ceux-ci entreront en vigueur dès que le partenariat sera approuvé par les parlements nationaux des pays impliqués.
Totalisant 2,4 G$ sur 15 ans, le Programme de garantie de revenu assurera la protection du revenu des producteurs pendant dix ans. Par la suite, le soutien du revenu continuera de façon décroissante pour les cinq années suivantes.
Quant au Programme de garantie de la valeur des quotas, il maintiendra la pleine valeur des quotas. Celui-ci contiendra une enveloppe budgétaire de 1,5 G$ régi par la demande et s’étendra sur dix ans.
Sentiments opposés
Président de l’UPA Chaudière-Appalaches, Paul Doyon n’a pas caché sa déception en lien avec ce dossier. De nombreux producteurs agricoles en Chaudière-Appalaches avaient participé à des manifestations le 22 juillet (Sainte-Marie) et 1er octobre (Saint-Georges) afin que soit protégée la gestion de l’offre dans son intégralité.
«Nous sommes déçus de ce nouvel accès à notre marché. Pour ce qui est des compensations annoncées, on y croit peu. À long terme, comment garantir que ces compensations seront renouvelées à chaque budget ? La gestion de l’offre intégrale est un système qui ne coûtait rien aux contribuables. Au final, ce seront eux qui paieront la note», croit Paul Doyon.
Candidat conservateur et député sortant de Beauce, Maxime Bernier dit plutôt que cette entente assurera la pérennité du système de la gestion de l’offre.
«L’entente de libre-échange du Partenariat transpacifique n’aura aucune répercussion négative sur les revenus des producteurs laitiers, de volaille et d’œufs ainsi que sur la valeur de leur quota», estime-t-il.
Maxime Bernier ajoute que l’accord permettra aussi aux producteurs de porcs, bœufs et céréales d’avoir un accès préférentiel à un marché de 800 millions de consommateurs représentant 40 % de l’économie mondiale.
Selon lui, la moitié de la valeur de la production agricole primaire canadienne est exportée. Le Canada se classe au cinquième rang mondial des plus grands exportateurs de produits agricoles. Ces exportations représentent 56 G$ et 7% de notre produit intérieur brut.
«Le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire dépend des exportations pour croître et prospérer. C’est pourquoi ce partenariat contribuera grandement à la prospérité économique de ce secteur», de conclure Maxime Bernier.