Une relance économique par le secteur agroalimentaire
L’Union des producteurs agricoles (UPA) estime que le gouvernement provincial doit miser sur le secteur agroalimentaire pour atteindre ses objectifs de relance économique.
C’est ce point principal qui est ressorti des discussions du 91e Congrès général de l’UPA tenu du 1er au 3 décembre à Québec. Selon l’organisation, l’agriculture et la transformation alimentaire ont généré des ventes s’élevant respectivement à 8 G$ et 24 G$ en 2014.
Ces deux secteurs combinés représentent 200 000 emplois directs et indirects au Québec, 11 G$ de PIB et 4,5 G$ en revenus pour les différents paliers de gouvernement.
«L’agriculture et la transformation alimentaire doivent avoir leur place dans le Plan économique du gouvernement du Québec, comme c’est le cas en Ontario. Une stratégie gouvernementale pour le développement de l’agroalimentaire doit être élaborée et intégrée à ce plan», estime Marcel Groleau, président général de l’UPA.
Selon Paul Doyon, président de l’UPA Chaudière-Appalaches, 1,5 G$ du 8G$ en ventes sont reliés à notre région. Le secteur agricole en Chaudière-Appalaches est le second en importance au Québec après la Montérégie.
«Nos élus s’occupent plus de ce qui se passe en ville au détriment des régions. On l’a vu avec la fermeture des CRÉ et de certains CLD. Pourtant, chaque dollar investi en agriculture équivaut à 2,50 $ en retombées dans d’autres secteurs», stipule Paul Doyon.
Stratégie québécoise
Juste avant le congrès, l’UPA et le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) ont lancé une démarche commune en faveur d’une stratégie québécoise de l’agroalimentaire. Le duo est appuyé par la Coop fédérée, le Mouvement Desjardins et la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval.
Des propositions concrètes ont été transmises par l’UPA et le CTAQ à Pierre Paradis, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Celles-ci ont comme objectif de stimuler l’investissement privé, investir en recherche et développement et favoriser le développement de la main-d’œuvre.
Or, l’annonce de Pierre Paradis sur la tenue d’un Sommet sur l’alimentation en 2016 a fortement déplu aux 320 délégués de l’UPA.
«En début d’année, on a annoncé une consultation sur la relève agricole alors que les besoins sont identifiés depuis plusieurs années. Le sommet sur l’alimentation ne fera que reporter à plus tard des actions qui peuvent et doivent être menées dès maintenant», estime Marcel Groleau.
L’UPA gardera aussi à l’œil les libéraux de Justin Trudeau qui ont promis plusieurs compensions aux agriculteurs à la suite de l’adhésion récente du Canada au Partenariat transpacifique.