Une reprise de l’économie plus rapide qu’anticipée

La pandémie de COVID-19 a eu un grand impact sur l’économie mondiale et, par le fait même, l’économie canadienne et québécoise. La situation devrait toutefois s’améliorer dès la prochaine année.

Ces points ont été abordés par le vice-président et économiste principal d’Addenda Capital, Yanick Desnoyers, lors du webinaire « Perspectives économiques 2021 » du Conseil économique de Beauce (CEB). La présentation d’une heure s’est déroulée sous la forme d’une entrevue menée par le président et chef de la direction de Sun Life Québec, Robert Dumas.

M. Desnoyers a donné plusieurs raisons pour expliquer l’amélioration rapide de l’économie. « Contrairement à la crise financière de 2008, la Réserve fédérale américaine est intervenue rapidement et massivement en injectant 3000 G$ en l’espace de quelques mois seulement », a-t-il mentionné.

Ce financement a fait en sorte que la bourse américaine a rebondi au troisième trimestre de l’année après avoir reculé de 35 %.

Économie canadienne

L’économiste estime que le déficit record de plus de 380 G$, ce qui augmentera la dette du pays à plus de 1 000 G$, n’est pas aussi problématique que cela peut paraître en raison du ratio d’endettement qui n’est pas aussi élevé au Canada qu’ailleurs, comme en Italie.

« Le gouvernement a été généreux et c’est bien, car cela protège le tissu industriel », a affirmé M. Desnoyers.

Par ailleurs, la Banque du Canada a monétisé une partie de la dette en achetant pour 200 G$ d’obligations gouvernementales fédérales. « La Banque du Canada redonnera les intérêts au gouvernement, ce qui signifie qu’une partie du déficit sera financé sans intérêt. Celui-ci pourrait donc fondre plus rapidement que ce que les gens pensent », a-t-il soutenu.

Pour ce qui est du taux de chômage, il a monté jusqu’à 17 %, soit plus de 3 % au-dessus que la moyenne nationale ou l’Ontario. Il est toutefois redescendu sous les 8 % en date du 3 décembre. « Sur les 800 000 emplois perdus au début de la pandémie, le Québec en a récupéré 710 000 », a ajouté M. Desnoyers.

Avec des taux d’intérêt au plus bas, l’économie actuelle favorise les emprunteurs. « C’est mieux pour les plus jeunes qui veulent emprunter pour acheter une maison que pour les plus vieux qui veulent du rendement. Les banques centrales poussent les investisseurs à prendre plus de risques », a-t-il dit.

De plus, le grand pouvoir d’achat des consommateurs favorisera la reprise de certains secteurs d’activités. « Les plus chanceux qui n’ont pas perdu leur emploi auront beaucoup d’argent à dépenser », a-t-il indiqué. « Dès l’annonce des vaccins, nous avons vu une hausse au niveau de l’achat de billets d’avion », a-t-il donné en exemple.

Prévisions 2021

M. Desnoyers a terminé sa présentation par ses prévisions pour l’année 2021 et même le premier trimestre de 2022. Selon lui, le produit intérieur brut (PIB) réel retrouvera son sommet atteint à la fin de 2019 au tout début de 2022 et que l’économie entre ainsi dans une phase d’expansion.

L’indice des prix à la consommation devrait toutefois augmenter en moyenne de 2,5 % au cours de la prochaine année. Cette inflation serait provoquée par la hausse du prix du pétrole et le maintien du taux directeur à son plus bas.

Il s’attend aussi à voir le taux de chômage diminuer au pays pour atteindre 7,1 % au quatrième trimestre de 2021.