Une saison des sucres record pour les acériculteurs beaucerons

Comme ailleurs au Québec, la saison des sucres en 2016 a été exceptionnelle en Beauce à tel point qu’on a assisté à une récolte record.

Les données officielles seront disponibles seulement à la mi-juin, mais il est déjà assuré que la production de cette année dépassera le record de 2013 qui était de 120,3 millions de livres à l’échelle provinciale.

«Le rendement moyen par entaille était alors de 3,02 livres. Ça devrait être cette fois autour de 3,5 à 3,75 livres», précise Marcel Larochelle, président du Syndicat des acériculteurs de la Beauce.

Contrairement aux deux dernières années où la récolte s’était concentrée sur une courte période en avril, celle de 2016 s’est étirée sur près de sept semaines de la mi-mars à la fin avril.

La succession des périodes de froid et de chaleur aura ainsi contribué à un écoulement plus important de la sève. Les températures idéales pour que cela se produise sont de -5 degrés la nuit à 5 degrés le jour.

«Un grand nombre d’acériculteurs ont allumé leur bouilleuse autour du 10 mars. Le week-end de Pâques (25 au 27 mars) a amené une grosse production en raison du beau temps. Par la suite, la production a arrêté deux fois en avril en raison d’un temps plus froid», précise M. Larochelle.

Sirop plus clair

Comme la production s’est amorcée à un moment où le soleil réchauffait plus lentement la terre, les acériculteurs ont récolté davantage de sirop clair et extra-clair. Le sirop devient plus foncé à mesure que les températures deviennent plus élevées.

«Quand le soleil tape fort, l’eau d’érable réchauffe trop vite. Ça contamine le système de tubulures. Ça fait alors du sirop de bourgeon et c’est là qu’on arrête la production pour la saison», explique Marcel Larochelle.

Malgré cette saison record, il ne croit pas que la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) se retrouvera avec du sirop en trop grande quantité pour être vendu ou emmagasiné dans la réserve stratégique.

«En 2015, les ventes au niveau mondial ont augmenté de 20 % et la FPAQ a dû piger dans la réserve pour finaliser les ventes de l’année. La réserve était aussi en manque de sirop clair et extra clair», soutient ce dernier.

À la cabane

Les variations du mercure n’ont pas nui à l’achalandage dans les cabanes à sucre. On ne parle pas toutefois d’une année record, mais d’une saison dans la moyenne.

«J’ai eu quelques annulations à cause du froid et on a commencé vers le 20 mars comme d’habitude», de dire Géraldine Gagné, copropriétaire de la cabane à sucre Bertrand Giguère à Saint-Joseph.

«Chez nous, on commence à accueillir les visiteurs dès la fin février. Le service des repas est presque terminé pour la saison. Notre érablière de 1500 entailles a donné beaucoup de sirop cette année», mentionne Robert Lessard, propriétaire de la cabane à sucre Aurélien Lessard à Saint-Georges.