Yves Doyon: le pompier globe-trotteur

Yves Doyon, préventionniste et pompier pour la Ville de Saint-Georges offre depuis plusieurs années de la formation en thermographie infrarouge en incendie au Québec. Jamais, il ne pensait que son travail de formateur l’aurait emmené aussi loin que Genève en Suisse en septembre dernier.

L’homme à l’aube de la quarantaine ressort grandi de ce premier périple à l’étranger durant lequel il a formé une trentaine d’officiers sapeurs-pompiers européens sur l’utilisation de la caméra thermique. Ceux-ci provenaient du Centre européen en recherche nucléaire en Suisse et de services d’incendie de Paris, de Lausanne, de Valais, de Neuchâtel et de Genève. «Wow ! Cela a été un super bel échange avec une clientèle diversifiée», partage M. Doyon propriétaire de l’entreprise de formation, la Thermographie en incendie.

Alors que M. Doyon devait seulement donner des formations, il a aussi accepté un stage de pompier observateur à Genève. Pompier depuis près de 18 ans à Saint-Georges, il a grandement apprécié cette expérience puisqu’il a pu se lier d’amitié avec la brigade tout en enrichissant son bagage sur la chimie du feu. Les notions et les nouvelles techniques apprises lors de sa visite au Centre de compétences en matière de formation pour les sapeurs-pompiers de l’endroit seront intégrées à ses prochaines formations au Québec et même en France. D’ailleurs, il prévoit former de nouveaux pompiers dans les prochains mois à Monaco en France.

L’instructeur accrédité de l’École nationale de pompiers a pu vivre cette expérience outre-mer grâce à sa participation à une formation dispensée en collaboration avec la firme de Montréal, Flash Formation. Lors de cette occasion, il a donné une formation à une délégation européenne qui l’a invité à son tour à prodiguer son enseignement sur cet important instrument.

Un outil indispensable

D’abord utilisé au niveau militaire, la caméra thermique est une technologie très prisée par les services d’urgence au niveau civil depuis une vingtaine d’années. La caméra permet aux services d’incendie de localiser les personnes dans un foyer d’incendie, mais surtout de circonscrire un incendie plus rapidement et de façon plus sécuritaire.

«Cela aide à guider les pompiers à trouver des sources de chaleur et non mesurer des températures. Cela peut servir à identifier des signatures thermiques dissimulées dans un mur, sous un tapis ou des gaz chauds s’accumulant au plafond. C’est aussi de savoir si le jet d’eau est efficace puisqu’on peut apercevoir le pouvoir extincteur de l’eau via la caméra», résume M. Doyon.

D’ailleurs, la mauvaise lecture de la caméra thermique peut mettre en danger les pompiers, c’est pourquoi la formation est si importante pour mieux connaître les effets du feu sur diverses matières. Son travail consiste d’ailleurs à faire profiter de ses expériences, mais aussi de celles de pompiers de partout au Québec et maintenant d’Europe.