Yvon Bureau est insulté du report de l’aide médicale à mourir

Ardent défenseur du droit de mourir dans la dignité, le Beauceron Yvon Bureau trouve honteux les interventions de la Cour supérieure du Québec et du gouvernement fédéral retardant l’autorisation de l’aide médicale à mourir au Québec.

Ce dernier avait été entendu comme témoin expert lors de la Commission spéciale «Mourir dans la dignité» ayant mené à l’adoption du projet de loi 52 en juin 2014. La législation devait être appliquée dès le 10 décembre.

Cependant, la Coalition des médecins pour la justice sociale avait déposé une injonction pour retarder l’application de cette démarche.

Dans la décision rendue le 1er décembre en faveur de la coalition, il est mentionné que les mesures portant sur l’aide médicale à mourir sont encore incompatibles avec le Code criminel canadien. Québec fera appel de cette décision.

«Malheureusement, je m’attendais à un rejet. Un seul juge ne peut pas passer par-dessus un tel consensus de société. Le Québec est un exemple à suivre pour le reste du pays», croit Yvon Bureau.

Intervention fédérale

En février 2015, la Cour suprême du Canada invalidait un article du Code criminel interdisant à un médecin d’aider une personne à mourir selon des circonstances particulières. Elle donnait 12 mois aux gouvernements pour faire les ajustements nécessaires.

Le 3 décembre, Jody Wilson-Raybould, ministre de la Justice et procureur général du Canada, a déposé une prolongation de délai devant la Cour suprême pour que l’échéancier de février 2016 soit reporté jusqu’au 6 août de la même année.

Le gouvernement du Québec a entrepris une démarche devant cette même cour afin d’être soustrait à cette suspension pour appliquer sa réglementation le 10 décembre comme prévu.

«Le gouvernement Trudeau n’honore point celui du Québec dans son travail parlementaire de plusieurs années qui a été remarquable. C’est une insulte à la démocratie. L’Assemblée nationale du Québec se devait de réagir unanimement», stipule Yvon Bureau.

Prudence

Nouveau député de Beauce-Sud, Paul Busque n’a pas participé à toutes les discussions ayant entouré l’adoption du projet de loi sur les soins de fin de vie. Néanmoins, il est solidaire avec le reste des élus de tous les partis.

«Comme citoyen, je suis à l’aise avec cette loi. Il s’agit d’un dossier émotif, mais les décisions de la Cour supérieure et d’Ottawa me surprennent. Les ministres de la Justice du Québec et du Canada vont discuter du sujet et je suis optimiste de l’arrivée d’un nouveau gouvernement à Ottawa», de dire M. Busque.