Zachary marche et court toujours plus loin avec sa jambe artificielle

Zachary Genesse n’aura jamais connu le simple fait de marcher sur deux jambes en chair et en os. Cela ne l’a pas empêché de vivre une vie normale comme les autres jeunes de son âge.

Deuxième d’une famille de trois enfants, Zachary est né avec une malformation à la jambe gauche. Celle-ci n’avait aucun péroné, un terme désignant l’os long de la partie externe de la jambe, en arrière du tibia.

«Il avait seulement un talon avec un gros orteil. On n’avait rien vu à l’échographie. Après deux avis médicaux, nous avons eu la confirmation que la seule solution était l’amputation», explique Julie Lévesque, mère de Zachary.

Opéré à sept mois, il a obtenu sa première jambe artificielle six semaines plus tard grâce aux Amputés de guerre, organisme qui lui accorde toujours un soutien financier pour l’achat de ses prothèses.

«Avec des exercices de physio, Zachary était capable de marcher à 17 mois. Pendant quelques années, on faisait souvent des allers-retours entre Saint-Georges et Québec pour essayer et ajuster les prothèses. Heureusement, on peut maintenant faire ça ici. Il fallait les changer souvent étant donné que Zachary grandissait», précise Mme Lévesque.

École et activités

Comme élève au primaire et au secondaire, Zachary Genesse confirme que les jeunes ont dit peu de propos blessants à son endroit en lien avec sa jambe artificielle et son pied, deux éléments conçus en fibre de verre et de carbone.

«Il y a un ami qui m’appelait jambe de bois et je lui ai d’arrêter. Sinon, les jeunes étaient curieux et même fascinés. Ça se passait bien dans les cours, y compris en éducation physique», mentionne-t-il.

La technologie dans le domaine des prothèses fait que ces dernières sont devenues plus souples et amovibles avec le temps.

Grâce à cela, Zachary a pratiqué des sports comme le football, le soccer et le patinage. Il a même essayé le ski alpin et le ski nautique. Amateur de chasse, celui-ci est également membre des scouts à Saint-Georges.

«Présentement, j’ai deux prothèses, dont une seulement pour la natation. Elle n’a pas de chevilles en métal, ce qui l’empêche de rouiller», explique Zachary.

Toutefois, sa condition a demandé des ajustements au niveau du port de chaussures. C’est surtout le cas pour les bottes qui doivent être munies de lacets, car l’espace pour rentrer le pied est plus restreint que dans un soulier ou une espadrille.

Donner au suivant

Par sa situation d’amputé, Zachary Genesse a été une source d’inspiration pour de nombreuses personnes, notamment en tant que porte-parole pour les Amputés de guerre (voir vidéo plus bas).  

Avec son père Paul Genesse l’automne dernier, il a participé à la construction d’une cabane pour Mathias Busque, enfant de Saint-Philibert atteint du syndrome néphrotique et appuyé par la Fondation Rêve d’enfants.

Sa sœur Allison, 18 ans, étudie présentement en Techniques d’orthèses et de prothèses orthopédiques au Collège Mérici à Québec.

«Elle m’a déjà filmé en train de marcher et me disait que je devrais me tenir dans certaines positions pour éviter des blessures. Je suis devenu son cobaye», dit-il en riant.

Émotive, Julie Lévesque ne cache pas sa fierté envers son fils et son positivisme contagieux. «C’est mon petit héros», avoue-t-elle.