Zone rouge : les restaurateurs font confiance à leur clientèle
En pleine pandémie de la COVID-19, la Beauce est passée en zone rouge. Conséquence de cette décision, les restaurants et bars doivent fermer leurs portes jusqu’au 28 octobre.
Ces commerces ont déjà été victimes d’une longue fermeture, de la mi-mars à la mi-juin. En plus des pertes financières, ils ont dépensé beaucoup d’argent afin de respecter les mesures sanitaires à leur réouverture.
« Cette fois, on a eu du temps pour se préparer. En plus des commandes pour emporter, on offrira la livraison. Notre clientèle a été au rendez-vous dès le début pour nous encourager », dit Marcel Pagé, copropriétaire du Bistro Route 66 à Saint-Victor.
Lors de notre passage le 30 septembre, dernier jour avant la fermeture, il travaillait avec Dannie Pelchat, copropriétaire, et le chef Gilo Poulin sur les menus à préparer pendant ce « demi-confinement » de 28 jours. Le trio était résigné, mais prenait cette nouvelle avec philosophie.
« Quand j’étais chef au Saint-Vincent (Vallée-Jonction), le restaurant a été inondé sept fois, dont quatre inondations majeures. On s’est retroussé les manches pour rouvrir chaque fois. Il n’y a rien d’impossible à surmonter », soutient Gilo Poulin.
Le Bistro Route 66 offre aussi un service de bar, qui sera complètement fermé au public. Pour Marcel Pagé, il s’agit d’une moindre contrariété.
« On n’a jamais installé des slot machines (loteries vidéo), mais je sais que ça représente la majorité des profits pour plusieurs bars. Aujourd’hui, les gens boivent moins d’alcool. Ça fait un bon moment que les bars ne marchent plus comme autrefois », affirme M. Pagé.
Deux expériences à la fois
Patrice Beaulieu a vécu la crise sanitaire en restauration de deux manières. Propriétaire du Baril Grill à Saint-Georges, il possédait aussi le Resto-Bar Le Pub. Ce dernier a été rénové pour devenir le Restaurant le Qaisar’s, dont l’ouverture était prévue le 15 octobre.
« Les rénovations n’ont rien à voir avec la COVID-19. Nous aurions souhaité ouvrir pendant l’été, mais les travaux ont été interrompus à cause du confinement. On va ouvrir lorsque nous aurons le droit », explique-t-il.
Au moment de la première vague, le Baril Grill n’offrait aucune commande à emporter. Ce service a été ajouté pour cette seconde fermeture.
« Nos employés respectaient les mesures de la Santé publique. On a reçu la visite d’inspecteurs et tout était beau. La clientèle est revenue rapidement », indique Patrice Beaulieu.
Trouvant que les restos et bars sont des boucs émissaires, il approuve toutefois le programme Aide aux entreprises en régions en alerte maximale (AERAM), annoncée le 1er octobre par Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie. Les détails sont disponibles sur economie.gouv.qc.ca.
« La marge de profit d’un resto dépasse rarement 5 %. Les employés n’ont pas de gros salaires. On ne peut pas les envoyer en télétravail. Pourquoi on ferme quand les centres commerciaux restent ouverts ? Qui nous dit que la fermeture ne se prolongera pas ? », se questionne M. Beaulieu.