Amparo Apaza Delgado raconte les traditions de son pays
Amparo Apaza Delgado est originaire du Pérou et elle raconte ici comment se vivent les fêtes de fin d’année dans son pays.
Amparo Apaza Delgado vit parmi nous depuis sept ans déjà. Elle est le genre de personne qui a un destin d’exception. Élève modèle alors qu’elle prenait des cours de français à Arequipa, sa ville natale, l’Alliance Française lui suggère de faire un stage en français à Québec ou à Paris pour parfaire sa maîtrise de la langue. Les Alliances Françaises sont des organismes à but non lucratif réparties à travers le monde et dont la mission est la promotion de la langue française, des cultures francophones et des diversités culturelles. Amparo choisit de faire un stage à l’Université Laval puis vient en Beauce où, chance inouïe pour nous, elle enseigne l’espagnol à l’école Mgr Beaudoin.
Noël péruvien
«Noël dans son contexte commercial commence le 1er décembre au Pérou, mais dans les familles, la fête se vit le 24 où toutes les activités sont très concentrées. L’arbre de Noël a été réservé à l’avance, mais il est fait le 24 durant la journée. Plusieurs personnes attendent aussi cette date pour acheter leurs cadeaux. C’est alors la frénésie, tout le monde est dehors alors qu’il fait entre 26 et 28 degrés et les gens courent en tous sens. Les taxis sont bondés et ils peuvent même refuser de nous transporter dans des secteurs trop achalandés de la ville, où il est impossible de se rendre», raconte Amparo.
À la fin de cette journée vécue comme un feu roulant entre décorations, emplettes et cuisine, les jeunes sont mis au lit et les adultes prennent aussi un peu de repos en attendant minuit. «À minuit, nous prenons le temps de remercier Dieu en famille pour la foi et pour ce moment privilégié de nous retrouver tous ensemble», dit-elle.
Les Péruviens célèbrent ensuite l’arrivée de Noël avec du champagne et ils sortent à l’extérieur pour trinquer entre voisins et se donner l’accolade. Le moment de festoyer arrive et le repas de Noël est composé d’une dinde farcie de plusieurs viandes hachées, porc, veau, canard, bœuf, ainsi que de raisins secs et d’un bon coup d’épices, l’aji, un mélange de piment fort, d’ail, de cumin, de sel, de poivre, entre autres. La dinde est accompagnée de pommes de terre et de plusieurs salades. Au dessert, on sert le panettone avec du champagne ou du mousseux. «Après le réveillon, nous sortons à nouveau pour les feux d’artifices qui éclatent à 360 degrés à la ronde. Toutes les familles achètent des pétards au Pérou et le spectacle est très impressionnant. Enfin, nous rentrons et ouvrons les cadeaux. Les enfants reçoivent des jouets et les adultes offrent souvent des vêtements ou encore des parfums et des décorations. La fête bat son plein et les gens dansent sur de la musique latine et boivent du mousseux. Les enfants ne se couchent pas avant trois ou quatre heures du matin et les adultes peuvent célébrer durant toute la nuit», précise-t-elle.
Comme on peut s’y attendre, les Péruviens se lèvent tard le 25 décembre. Ils jasent et discutent ensemble et ils se partagent les restes de la veille en guise de repas. Cette journée sera consacrée à visiter la parenté. «Chez nous, l’essence de Noël, c’est de faire sentir à ceux qui nous sont chers que nous pensons à eux», confie-t-elle.
Jour de l’an
Le Jour de l’an est festif aussi au Pérou. Les célébrations commencent le 31 décembre à minuit et l’on réveillonnera en dégustant une dinde ou un cochon de lait. Les gens se réjouiront en buvant du champagne et en jouant à plusieurs jeux ensemble. «Juste avant minuit, la tradition veut que nous mangions 12 raisins et que nous formulions un vœu pour chaque mois», indique-t-elle.
Amparo conte aussi que si une personne désire faire un grand voyage durant l’année qui vient, elle remplit deux bagages à pleine capacité et sort courir aussi vite qu’elle le peut autour du pâté de maison, bagages à la main. «Vous voyez, cela a fonctionné pour mon frère et pour moi. Lui voulait aller au Brésil et moi au Canada et dans les deux cas, notre souhait s’est réalisé», conclut-elle en riant.