Cannabis et alcool pour fuir la réalité et ses problèmes

Lorsqu’on combat une dépendance, il est parfois difficile de faire confiance aux étrangers. Deux toxicomanes, suivant une thérapie à La Croisée des chemins, ont accepté de partager leur expérience au journal.

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Richard (nom fictif) a déjà suivi une thérapie en 2014 à cause de sa surconsommation de cannabis. Maintenant dans la quarantaine, il a fait une rechute sept ans plus tard.

« Je fumais de quatre à cinq joints par jour. C’était une manière de fuir la frustration de mon travail. La première thérapie m’avait aidé à former un cadre pour régler mon problème de consommation. J’ai honte d’avoir faire cette rechute », avoue-t-il.

Dans cette seconde thérapie, Richard a trouvé une solution plausible pour cesser de fumer du cannabis : démarrer sa propre entreprise.

« La source de mon problème, c’est le travail et mes anciens patrons. Il faut s’occuper de soi pour devenir une meilleure personne. Comme père de famille, je veux montrer le bon exemple à mes enfants et devenir meilleur dans toutes les sphères de la vie », dit celui-ci.

Maxime (nom fictif) consommait moins de cannabis (2-3 joints par jour), mais buvait 48 bières chaque fin de semaine (deux caisses de 24). Homme timide dans la trentaine, il restait partiellement fonctionnel en société. C’est sa première présence à La Croisée des chemins.

« Fumer et boire, ça m’aidait à m’engourdir et m’évader. Parfois, il y avait des accès de colère. Dans mon cercle d’amis, plusieurs surconsommaient. Ma famille et ma blonde avaient de la peine. Ici, on se motive ensemble pour s’en sortir », explique Maxime.

Les deux hommes recommandent les services de La Croisée des chemins à toute personne souhaitant vaincre une dépendance. « En arrivant ici, on prend un temps d’arrêt pour apprendre à se connaître vraiment. C’est difficile de faire ça dans notre vie au quotidien », conclut Maxime.