Le don d’organes, toujours un enjeu important

Le Cercle de fermières L’Assomption a organisé, dimanche après-midi, une conférence afin de sensibiliser la population à l’importance du don d’organes.

La conférence a été donnée par Anissa Gendron, infirmière et coordonnatrice au bureau de Québec de l’organisme Transplant Québec. La liste d’attente pour une greffe comptait 993 noms en 2014. Le nombre de personnes en attente avait atteint son plus haut niveau en 2011 avec 1264 inscriptions. Au Québec, le nombre de donneurs l’an dernier n’a été que de 154. «Il n’y a pas assez de donneurs. Quelqu’un en attente d’un rein va attendre en moyenne trois ans», indique Anissa Gendron. Elle ajoute que le ¾ des gens en attente, c’est pour une greffe de rein. Et malheureusement, pendant qu’elles étaient sur la liste d’attente en 2014, 39 personnes sont décédées. «En 2013, de nouvelles mesures gouvernementales ont été instaurées et la liste d’attente va avoir diminuée de 15 %», se réjouit tout de même Mme Gendron.

Pour être un donneur d’organes, il faut avoir une atteinte neurologique grave et irréversible, être intubé et sous respirateur artificiel. Mme Gendron a mis l’emphase sur le fait que le personnel soignant a fait tout ce qui était en son pouvoir pour sauver la personne avant de proposer le don d’organe. «C’est un mythe très fort. Le cerveau doit être décédé».

Avec ces critères, il n’y qu’un pour cent des personnes décédées qui peuvent devenir un donneur d’organe. Sur ce pourcentage, un autre 20 % ne sont pas identifié. Il est d’autant plus important de sensibiliser la population à cette réalité qui peut sauver bien des vies.

Signer sa carte

Signer sa carte d’assurance maladie pour autoriser le don d’organe n’est pas la seule chose à faire. Mme Gendron souligne qu’il est très important d’en parler à sa famille et ses proches. «Le fait d’en parler rend le tout plus concret. Il est important d’en parler avant, car lorsque ça arrive, le choc est grand pour tous les gens impliqués». Car en plus de la signature sur la carte, la famille doit consentir au don d’organes.

Depuis 2011, il y a possibilité de faire un acte notarié en consultant un notaire et depuis 2012, la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) possède aussi son propre registre. Celui-ci a la particularité d’être facile à consulter pour les professionnels de la santé puisqu’il fonctionne avec le numéro d’assurance maladie.

Témoignage d’un greffé du coeur

André Poulin de Saint-Georges a été greffé du cœur. Dans son témoignage devant la quarantaine de personnes présentes à la conférence sur le don d’organes, il a indiqué que tout a commencé pour en 1992 à l’âge de 36 ans. «J’ai fait mon premier infarctus. J’en ai fait un deuxième trois ans plus tard. L’hôpital de Saint-Georges m’a transféré à Québec et d’après les tests, ils devaient me faire trois pontages», mentionne le greffé cardiaque. Les médecins lui en ont fait cinq.

Après quelques années sans problème, M. Poulin a fait un troisième infarctus en 2008 à 52 ans. En 2010, les médecins lui diagnostiquent un œdème pulmonaire aigu dû à l’insuffisance cardiaque. Il est alors transféré de nouveau à Québec, à l’Institut de pneumologie et de cardiologie de Québec (Hôpital Laval). «Ils m’ont fait des tests et m’ont dit que seule une greffe pouvait me garder en vie, se rappelle-t-il. C’est un gros choc. Puisqu’il me restait encore une artère de bonne, ils m’ont mis un défibrillateur.»

M. Poulin affirme que le fait d’avoir été sur la liste d’attente, même s’il s’agit d’une période très stressante, lui a permis de se préparer mentalement et physiquement. Le 2 novembre 2010, André Poulin a reçu l’appel tant attendu et a obtenu un nouveau cœur. Maintenant, il va bien. «C’est une preuve de grande générosité que de signer sa carte et d’avertir ses proches. Je serai éternellement reconnaissant de ce cadeau», indique-t-il en terminant son témoignage.

Le don d’organes en chiffres

– 52,9 ans

La moyenne d’âge des donneurs d’organes est de 52, 9 ans.

– 48 heures       

Le plus jeune donneur n’avait que 48 heures.

– 88 ans

L’âge du plus vieux donneur d’un foie.

– 85 ans

Les plus vieux donneurs de rein et de poumon au Québec avaient 85 ans.

– 68 ans

Le plus vieux donneur d’un cœur avait 68 ans.

– 8

Un donneur peut sauver jusqu’à huit vie. En moyenne il donnera 3,6 organes.

– 1958

La première greffe du rein a été réalisée en 1958.

– 1983

C’est en 1983 qu’a été découvert le premier médicament anti-rejet, la cyclosporine, un immunosuppresseur.