Louis Morissette est un véritable magicien à l’orgue
Louis Morissette est le plus vieil organiste de la Beauce encore en poste. Depuis 36 ans, il enchante les gens avec ses mélodies interprétées sur cet imposant instrument.
Dès son enfance, il a été charmé par les airs de l’orgue en assistant à la messe chaque dimanche. C’est en 1979 que Louis Morissette a appris les rudiments de l’orgue comme bénévole avant de devenir organiste titulaire et salarié quatre ans plus tard.
«Au début, je m’occupais des pratiques pour une chorale de l’âge d’or. Je faisais aussi quelques mariages avant qu’on me demande d’animer une nouvelle messe ajoutée à l’horaire de l’église de Saint-Georges», dit-il.
Son talent a été remarqué rapidement par de nombreux paroissiens. Cela a permis notamment à Louis Morissette d’animer des concerts dans diverses églises en Beauce et même à Québec.
«J’ai dirigé un concert avec une chorale de 80 voix à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec. J’ai également joué avec des choristes beaucerons à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré», mentionne-t-il.
Instrument complexe
Louis Morissette a joué de l’orgue à tant de messes, mariages et funérailles qu’il en a perdu le compte. Ce dernier a «testé» tous les orgues en Beauce, mais son coup de cœur reste celui de l’église de Saint-Georges construit en 1910.
«C’est un orgue avec 2380 flûtes, trois claviers, 36 jeux et 12 tablettes d’accouplement. Chaque clavier comprend 61 notes. Le pédalier a 32 notes», précise-t-il.
Les jeux et accouplements modifient les sons expulsés des flûtes. Comme les partitions d’orgue contiennent plusieurs portées, l’organiste doit maintenir une coordination parfaite entre ses mains et ses pieds.
Louis Morissette a même parcouru plusieurs centaines de kilomètres afin de jouer sur le plus gros instrument du genre au monde. Situé à Atlantic City, l’orgue en question possède sept claviers, 451 jeux et 33 114 flûtes.
«J’ai dû m’y rendre trois fois avant de pouvoir jouer gratuitement pendant 45 minutes. Ça vibrait tellement que j’en avais les larmes aux yeux», se souvient Louis Morissette.
Conseillé par de multiples mentors dans son apprentissage musical, il a aussi développé une expertise à accorder les orgues.
«Le froid et la chaleur font rapetisser ou rallonger les tuyaux. Ça fausse les notes et on doit rajuster ça au printemps et à l’automne. Parfois, on trouve même des rats, oiseaux ou chauve-souris dans les tuyaux», explique-t-il.
Selon lui, la Beauce est unique en possédant autant d’orgues dans ses églises. Ailleurs au Québec, ils ont presque tous été remplacés par des synthétiseurs.
«Malgré la puissance du son, l’orgue dégage une douceur et une chaleur particulière. On est une région privilégiée qui veut protéger son patrimoine. À lui seul, l’orgue de l’église de Saint-Georges est évalué à 850 000 $», conclut celui-ci.