Cendres de Cailloux: le théâtre se réinvente pendant la pandémie
Après quelques jours d’incertitude lors du début de la pandémie en mars, l’organisme de Saint-Georges, Créativa production, a choisi de se réinventer afin de proposer une œuvre théâtrale tout en respectant les règles de distanciation physique recommandées.
Ayant obtenu une subvention de la MRC Beauce-Sartigan pour la présentation de la pièce Salem pour un autre été, la metteure en scène, cofondatrice et présidente de Créativa, Pamela Doyon, a dû se «revirer sur un dix cennes» afin de présenter un spectacle respectant toutes les mesures édictées par la Direction de la santé publique.
«On a essayé de faire des répétitions sur Internet, mais comme nous sommes 18 pour Salem, c’était impossible», explique-t-elle. Ne pouvant pas adapter la pièce pour en faire du radio-théâtre puisqu’elle est trop longue, Mme Doyon, a trouvé un nouveau texte Cendres de Cailloux de Daniel Danis qui ne comporte que quatre personnages. Comme elle aimait l’idée du radio-théâtre, elle a adapté le texte afin que la pièce devienne ce qu’elle appelle, du ciné-théâtre, différent d’un film.
«Ce sont quatre personnages qui racontent un drame qui leur sont arrivés. […] C’est la façon dont ils vivent le même drame de manière individuelle et ils le racontent chacun de leur point de vue. Ce sont des personnages très colorés», précise Pamela Doyon, la metteure en scène de la pièce de 1h45.
Les comédiens sont Marie-Joëlle Croteau dans le rôle de Shirley, James Lessard interprétera Coco, Patrick Paré deviendra Clermont alors que Léonie Champagne prendra les traits de Pascale. Dans cette pièce, Clermont, le père de Pascale, a perdu sa femme à la suite d’un viol et d’un meurtre. Il décide donc de quitter Montréal pour s’établir à Saint-Raymond dans Portneuf. Il retape sa maison et se tient à l’écart de toute vie sociale lorsque Shirley va mettre en branle la roue du destin.
Comme lors de toutes les pièces de Pamela Doyon, la metteure en scène s’associe avec l’organisme Partage au Masculin afin d’effectuer une campagne de financement qui sera indépendante du spectacle. Le public sera invité à supporter l’organisme par le biais d’une plateforme de sociofinancement.
Tournage les 6 et 7 juin
Les comédiens ont commencé à répéter à la mi-avril. «La première semaine, on ne travaillait tous pas alors on a pu répéter plus. Depuis, on a deux à trois répétitions par semaine», ajoute Mme Doyon.
La captation vidéo se fera de manière individuelle. «Le reste, ça va être un travail de montage». La difficulté pour les artistes est de jouer seul. Parfois dans la pièce, ils entrent en interaction. Pour bien le rendre, l’équipe utilisera un enregistrement de la voix de l’autre comédien, absent pour respecter la distanciation physique.
Dans l’équipe de Créativa production, il y a Jean Maheux qui s’occupe pour cette pièce de la captation vidéo ainsi que du montage. Il aura un gros travail à faire dans les prochaines semaines afin de rendre parfaitement le travail des comédiens.
«Le défi qu’on a c’est de le vendre. Est-ce que les gens vont vouloir s’asseoir devant la télé pour un show? Je ne sais pas, mais c’est le pari qu’on fait. On espère que ce soit bien reçu parce que ça ne s’est jamais fait. […] La difficulté c’est de convaincre les gens de payer pour un produit régional alors qu’ils ont tout plein de contenus en ligne comme Netflix», souligne Mme Doyon.
Elle espère voir le public continuer à encourager la culture locale, surtout que ce spectacle est autofinancé. Mme Doyon est présentement en recherche de subvention.
Le coût pour ce spectacle est de 8 $ par foyer. Par la suite, le public recevra un lien sécurisé, qui devrait être prêt pour la Fête nationale (24 juin). Les billets sont en vente dès maintenant au creativaprod.com.