Frédéric Cloutier : un comédien fier de ses racines etcheminoises

Les habitués de la série quotidienne District 31, présentée sur les ondes de Radio-Canada, découvrent depuis trois ans le talent du comédien Frédéric Cloutier, alias Jérôme Langevin (le sergent de relève), qui est originaire de Lac-Etchemin.

Même si sa famille a quitté la région alors qu’il n’avait que huit ans, ce dernier conserve de bons souvenirs, mais aussi de très bons liens avec son milieu d’origine.

«Quand nous sommes partis, j’étais assez vieux pour avoir des amis et à chaque fois que je descends, il y a des gens que je veux voir, même si j’ai perdu le fil un peu. Je suis aussi en lien régulier avec certains par Facebook», indique l’acteur de 38 ans dont les parents, Gilles Cloutier et Louise Plante, se sont réinstallés de façon permanente aux abords du lac Etchemin il y a trois ans.

Le comédien dit d’ailleurs revenir le plus souvent possible à Lac-Etchemin, son plus récent passage au chalet familial ayant eu lieu dans le temps des Fêtes. «Mes trois enfants, qui ont 17, 7 et 3 ans, viennent au lac chaque année. Ils ont tous patiné sur le lac et se sont tous baignés dedans», dit-il.

Adepte de vélo, Frédéric a roulé 16 000 km l’an passé. On le voit ici avec son père, Gilles Cloutier.

Frédéric dit par ailleurs conserver d’excellents souvenirs du 150e anniversaire de Lac-Etchemin, qui avait lieu en 2017, dont la première course de bateaux dragons à laquelle il avait pris part. «Je n’ai pu y être en 2018 pour des raisons professionnelles, mais si l’activité revient en 2019, j’entends y participer et être un bras de plus pour la famille», mentionne-t-il en ajoutant que même s’il ne demeure plus dans la région depuis longtemps, «le lac reste dans le gars pareil.»

Lors de son séjour à l’École nationale de théâtre, il a d’ailleurs eu l’occasion de côtoyer, pour la première fois, le comédien Denis Bernard qui est lui aussi originaire de Lac-Etchemin. «Je ne le connaissais pas vraiment avant de l’avoir comme enseignant. Quand j’ai entrepris mon cours, je savais qu’il y avait quelqu’un de Lac-Etchemin qui avait fait le même cheminement que moi avant et que ce dernier connaissait mon père, mais sans plus», précise-t-il.

Du hockey au théâtre

Le métier de comédien n’était pas le plan de carrière initial de Frédéric Cloutier. «Je voulais jouer dans la Ligue nationale de hockey», souligne-t-il en riant.

Frédéric entouré de membres de sa famille.

Athlète accompli dans sa jeunesse, Frédéric a joué jusqu’au niveau Junior AAA, en plus d’avoir pris part au camp d’entraînement d’une formation de la Ligue de hockey Junior majeur du Québec, sans toutefois être sélectionné. «J’ai joué au niveau sénior en Ontario, mais les blessures ont ralenti mon cheminement chez les juniors. À travers celles-ci, j’ai compris que je ne ferais pas carrière au hockey et j’ai donc décidé de me tourner vers le théâtre», indique-t-il.

Frédéric avoue qu’il n’a touché au théâtre, pour la première fois, qu’en 5e secondaire. Il faisait aussi de l’improvisation avec des amis. «J’aimais cela et on me disait que j’étais bon. Mes parents nous ont toujours dit de faire qu’on aimait dans la vie, alors j’ai décidé de suivre leur conseil», précise le comédien qui a étudié en arts créatifs au Collège Champlain avant de suivre une formation de théâtre au Cégep de Saint-Hyacinthe, puis d’être admis à l’École nationale de théâtre d’où il a gradué en 2008, à l’âge de 28 ans.

L’aventure District 31

Dès sa sortie de l’École nationale de théâtre, Frédéric a obtenu un premier rôle important dans la série Les Invincibles. «Comme la plupart des jeunes dans la vingtaine qui sont aux études, je ne prenais pas le temps de regarder la télé, mais s’il y avait une émission pour laquelle je faisais exception, c’était celle-là», mentionne-t-il.

Après Les Invincibles, il a accumulé les rôles au théâtre, à la télévision et au cinéma, en plus de prêter régulièrement sa voix pour des publicités, activités corporatives et narrations diverses. Quelques rôles plus importants sont venus confirmer son talent d’acteur, mais c’est avec celui Jérôme Langevin, dans District 31, qu’il s’est fait davantage connaître. Fait à noter, il avait d’abord été invité à l’audition pour l’un des personnages principaux, celui du Sergent Delorme, qui est joué par Sébastien Delorme.

«C’était une belle surprise pour moi. J’ai eu une bonne audition et pour me remercier, la production m’a offert le rôle de Jérôme Langevin. Alors que j’étais habitué à des premiers rôles, même si ceux-ci étaient épisodiques, on m’offrait un second rôle qui revenait tous les jours, dans le cadre d’une quotidienne. C’est un personnage pratique qui aide l’auteur à passer d’un chapitre à l’autre ou d’une scène à l’autre. On suit les inspecteurs, mais on ne voit pas les patrouilleurs. Le sergent de relève représente la transition entre les deux», explique Frédéric.

Homme occupé

Les affaires vont bien pour Frédéric Cloutier qui en plus de District 31, continue à «faire de la voix», domaine qui a été son revenu principal pendant quelques années. La télévision accapare maintenant une part importante de son horaire.

Souvenir de sa participation à la première course de bateaux-dragons sur le lac Etchemin à l’été 2017.

«C’est un heureux problème, mais c’est plus difficile de m’engager sur d’autres contrats. J’obtiens mes horaires de tournage le jeudi pour la semaine suivante. Je sais que je vais tourner les semaines suivantes, mais je ne sais jamais quels jours.»

Il est aussi impliqué auprès de la jeunesse en tant que porte-parole de l’organisme Rencontre Théâtre Ados de Laval, où il partage sa passion et son expertise avec les adolescents depuis plusieurs années. Il se prépare d’ailleurs à courir son premier Iroman, celui de Tremblant en 2019, dans le cadre d’une campagne de financement pour l’organisme.

Dans les prochaines années, Frédéric souhaite continuer à gagner sa vie avec son métier d’acteur, sans prétention dira-t-il. «Peu importe ce qui arrivera dans le futur, j’ai l’impression d’avoir gagné une partie de mon pari et atteint une partie de mon rêve. Pour le moment, je surfe sur la vague de District 31 et je prends tout ce que je peux autour. C’est une vague qui me donne une certaine sécurité à moyen terme, ce qui est rare dans ce milieu. C’est trippant pour ma famille et mon entourage qui m’appuient depuis le début.»