Marie-Stella B. Morin est une tisserande accomplie

Tisserande accomplie et artisane reconnue ici et au-delà de notre grande région, Marie-Stella B. Morin nous propose de belles pièces tissées dans des fibres naturelles, à s’offrir soi-même ou à ceux qui nous sont chers pour Noël.

Marie-Stella Bélanger Morin est originaire de Saint-Marcel de L’Islet, tout comme son mari. Le couple a adopté la Beauce en raison du travail de ce dernier. L’artisane a découvert le tissage en 1980, à l’âge de 39 ans, et elle tisse à raison de deux à trois heures chaque jour depuis ce temps.

En guise de cadeaux uniques, la tisserande nous propose de magnifiques écharpes en laine, montées en alpaga avec du mohair, pour nous envelopper d’une belle chaleur. Ces écharpes drapent merveilleusement bien, comme seules le font les fibres naturelles. Elle suggère aussi des foulards en laine mérinos ou en soie sauvage, des jetés montés en coton en fil de chaine et en laine en fil de trame, des linges à vaisselle en lin et d’autres en coton, des linges de table en coton ainsi que des lavettes faites de cette matière. Les dimensions sont généreuses et le travail est magnifique. Mme B. Morin a d’ailleurs créé un ensemble spécial pour les Fêtes 2015, composé d’un linge à vaisselle, d’un linge de table et d’une lavette, tissé dans les mêmes couleurs.

Pour un cadeau à la saveur d’ici à faire parvenir à l’étranger, pourquoi ne pas offrir le tartan tissé aux couleurs des armoiries de ville de Saint-Georges ?

«Un tartan est un tissu à carreaux. Il est tissé de la même manière qu’il est monté, c’est-à-dire que le motif de la chaine est répété en trame. Quand on l’appelle tartan, c’est que le motif est enregistré en Écosse. L’organisme vérifie si le dessin est unique et il le protège pour 15 ans. Chaque couleur a une définition. Celui de Saint-Georges rappelle les origines françaises de notre communauté, mais aussi les contributions des ethnies allemande, irlandaise, écossaise, anglaise et américaine, entre autres. Il représente aussi le dynamisme, la créativité et la solidarité des gens de notre région et notre fidélité au Canada», nous renseigne-t-elle.

Fibres naturelles

«Dès que j’ai commencé à tisser, j’ai préféré les fibres naturelles, le lin, la soie, la laine, le coton, dans une palette de couleur naturelle. À défaut de posséder un métier de 36 pouces de large à cette époque, j’ai déjà tissé des foulards de 12 pouces sur un métier de 60 pouces. Il faut prendre grand soin que le battant ne frappe pas trop fort si on veut obtenir un beau tissu», partage-t-elle.

Rappelant une époque lointaine, Marie-Stella raconte que sa mère lui disait qu’elle avait bien de la chance d’œuvrer dans de si belles fibres. Dans son cas, elle ne travaillait que dans des tissus de récupération, en cousant dans de vieux manteaux ou en donnant une seconde vie à tout autre vêtement usagé. «Ma mère travaillait bien aussi, elle cousait, elle tricotait, elle filait, mais elle ne tissait pas. Avec 11 enfants et sans métier à tisser à la maison, le tissage n’était pas accessible. Cependant, nous taillions de la catalogne en famille», raconte-t-elle.

Patrimoine

La tisserande rappelle l’importance de ce savoir-faire lié à l’artisanat traditionnel. «Le tissage est un patrimoine culturel. Je souhaiterais que davantage de jeunes gens l’apprennent. Pour moi, la transmission des connaissances est d’une grande importance. Je dis tout ce que je sais. Lorsque je ne serai plus là, mon savoir ne donnera plus rien, c’est pourquoi je tiens à le partager», dit-elle.

Espérons que son désir se réalise et que plus de jeunes gens redécouvrent les ouvrages traditionnels qui sont toujours une source de gratification. En cette période de l’année, nous pouvons à tout le moins encourager celles qui, comme Mme B. Morin, tissent de beaux objets de leur main tout en étant les gardiennes d’un savoir-faire précieux.