Un travail pour l’âme

COMMUNAUTÉ. Sans être son emploi de tous les jours, Nancy Rodrigue consacre une partie de son temps à la restauration de sculptures et autres œuvres religieuses.

Le journal a rencontré cette femme de 54 ans originaire de -Saint-Éphrem alors qu’elle travaillait à restaurer les statues de sainte Marie et de Jésus que l’on retrouve devant l’église de Saint-Gédéon. Elle a aussi travaillé sur la chapelle que l’on retrouve à l’entrée de la municipalité et sur les chemins de croix de l’ancien couvent.

Lors de l’entretien, elle s’affairait sur la statue de -sainte Marie. « Elle a plus de 120 ans. C’est un patrimoine. Je trouve que c’est important pour ne pas oublier qu’il y a des supérieurs au-dessus de nous. En même temps, cela fait partie de l’histoire de nos grands-parents et de nos arrière-grands-parents », indique-t-elle entre deux moments de sablage.

Pèlerinage spirituel

Ce type de travaux représente pour elle une sorte de pèlerinage spirituel. « J’essaie de redonner à chaque section de la statue son aspect d’origine. Elle ne pourra pas être parfaite, mais elle sera solide », mentionne Mme Rodrigue.

De plus, elle dédie chaque section à une personne. « Je peux l’offrir à la communauté dans laquelle je suis. Des fois, des gens s’arrêtent pour discuter ou je vois simplement quelqu’un marcher et je lui dédis à elle ou lui, mais surtout à son entourage », donne-t-elle en exemple.

Pour y arriver, elle retire toutes les parties endommagées par le temps. Ensuite, elle applique une pâte à base de ciment pour combler les espaces vacants. L’artiste doit ensuite sabler le tout pour redonner la forme qu’avait la statue. Dans le cas de la restauration à Saint-Gédéon, les principales difficultés qu’elle a rencontrées sont la température et le fait de devoir toujours travailler les bras dans les airs.

Elle se souvient également d’une restauration où elle travaillait de sa résidence. Une personne âgée apportait une chaise et la regardait travailler. « Nous parlions ensemble. Elle venait voir, car c’était une artiste aussi. Cette personne disait que de venir ici valait plus que des pilules. Un jour, j’ai installé sa chaise, mais elle n’est jamais revenue. J’ai su plus tard qu’elle était décédée », raconte Mme Rodrigue.

Une passion de longue date

Cette passion a commencé alors qu’elle était enfant. Sa mère lui avait offert une statue de saint Joseph qu’elle a installé dans sa chambre. À un moment donné, la statue s’est brisée et Mme Rodrigue était très déçue. « J’ai demandé à ma mère le matériel nécessaire pour la réparer, car je ne voulais pas la jeter. Après avoir travaillé dessus, elle est revenue aussi belle qu’elle était », mentionne-t-elle.

Il faut dire que saint Joseph représentait à l’époque, et encore aujourd’hui, un guide pour la Beauceronne. « J’ai toujours voulu être un peu comme lui. Saint Joseph avait un beau métier. Il ne faisait pas que travailler le bois. Il travaillait aussi d’autres matériaux », confie la Beauceronne qui réside maintenant à Beauceville, elle-même appelée à travailler autant le bois que le ciment, le métal ou le plâtre.