Une comédie policière inspirée d’Angèle Grenier
Ancienne productrice acéricole de Sainte-Clotilde-de-Beauce, Angèle Grenier s’est battue pour la liberté de vendre son sirop sans passer par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ). Son combat a inspiré les créateurs d’une série qui sera diffusée sur Amazon Prime.
Intitulée The Sticky, la série aura comme fond scénaristique le vol de 2 700 tonnes de sirop d’érable survenu en 2012 à Saint-Louis-de-Blanford, dans le Centre-du-Québec. Reconnu coupable, Richard Vallières, cerveau principal du délit, purge une peine de huit ans d’emprisonnement et devra payer 9 M$ en amendes.
« Je n’étais pas impliqué ni accusé dans ce procès, mais je l’ai suivi en personne du début à la fin. Quelqu’un prenait des notes et m’a dit qu’il travaillait sur un projet de film ou de série. Je ne pensais pas qu’on me mettrait là-dedans », dit Mme Grenier, qui a appris sa présence dans le projet par la voie des médias.
Impliquant des personnages fictifs, le tournage de la comédie policière débutera cet automne à Montréal. Elle sera centrée sur Ruth Clarke, productrice canadienne de sirop d’érable d’âge mûr, compétente et tenace, qui en a assez de se voir enfermée dans les conventions polies et bureaucratiques propres à l’identité de son pays.
Avec l’aide de Remy Bouchard, crétin de frêle stature, et Mike Byrne, petit truand vieillissant, Ruth transforme son destin et l’avenir de sa communauté en volant des millions de dollars en sirop d’érable.
« Je ne recevrai aucune redevance pour ça. On ne m’avait pas payé non plus lorsque Netflix était venu tourner sur mon érablière un épisode de la série Dirty Money (The Maple Syrup Heist) », dit Angèle Grenier.
Après le refus de la Cour suprême d’entendre sa cause, elle a vendu ses terres et équipements acéricoles en 2017. Pensant toujours que le modèle d’affaires de la FPAQ est inapproprié, cette dernière a tourné la page sur son passé sucré.
« Je profite de ma retraite. Les gens qui ont racheté mon érablière sont très gentils. C’est avec eux que je m’approvisionne en sirop », conclut Mme Grenier.