Vos médias au menu du Café historique
Le premier Café historique de la saison avait lieu le 25 septembre à la chapelle du Centre culturel Marie-Fitzbach.
Animée par Pier Dutil, la discussion remontait jusqu’à la création de l’Éclaireur en 1908. «Joseph Télesphore Fortin et son fils ont démarré l’imprimerie à Beauceville avant de partir le journal. C’était courant à l’époque pour s’assurer d’avoir au moins un contrat», explique Yvon Roy, dernier propriétaire indépendant de l’Éclaireur-Progrès.
L’Éclaireur de Beauceville et le Progrès de Saint-Georges fusionnent en 1960. Yvon Roy devient en 1972 l’actionnaire majoritaire des Éditions Chaudet, incluant l’Imprimerie moderne et l’Éclaireur-Progrès.
Suivra la vente à Québécor en 1984; «une décision d’affaire», selon M. Roy. «Je leur ai dit que le journal n’était pas à vendre. Ça a pris plusieurs mois avant de conclure le marché», explique-t-il. Finalement, votre journal a été racheté par TC Media à l’été 2014.
Liberté sur les ondes
Gilles Bernier était l’invité pour parler de la radio à Saint-Georges. La première station étant CKRB en 1953. «On rejoignait clairement jusqu’à Tring-Jonction, Saint-Gédéon, Saint-Joseph et Lac-Etchemin», explique Gilles Bernier.
Le Montréalais devenu Beauceron grâce à l’ouverture de la station a passé son audition avant que les studios ne soient complétés. De 250 watts de puissance en 1953, CKRB passe à 5000 watts en 1959 puis 10 000 watts en 1969.
«On se déplaçait dans les paroisses et on organisait des soirées où les gens chantaient à la radio, parfois c’était bon, parfois c’était drôle», explique-t-il. «Je me rappelle d’une fois où on avait rempli une salle paroissiale avec 600 personnes et le plancher avait calé d’au moins un pied».
La station passe sur les ondes FM au 103,3 en 1998 puis devient Cool FM au 103,5 avec 17 000 watts en 2005.
La télé par le cinéma
Avant la télévision communautaire, il y a eu le cinéma et la télévision tout court. «Les Jeux olympiques de Berlin en 1930 ont été le coup d’envoi de la télévision comme média. Elle ne s’est pas développée très rapidement, car ça nécessitait des investissements majeurs», partage le directeur de la programmation chez TV Cogéco Beauce-Appalaches, Paul Gauvin.
«L’idée de faire une télévision communautaire est venue du cinéma. L’ONF, avec un groupe de travail, a mis au point une façon d’intervenir avec l’image et le son afin de démocratiser l’accès au média», ajoute-t-il.
Armand Catellier amène la première télévision en Beauce en 1952. Les stations publiques, dont Radio-Canada en 1954, et privées pavent la voie à des canaux communautaires dont l’objectif est de donner accès aux ondes à la communauté.
Beauce Vidéo présente ses premiers programmes en 1958; la couleur viendra vers 1966. Cogéco achète le câblodistributeur en 1987 pour en améliorer le service jusqu’à aujourd’hui.
Une révolution médiatique
Le site web d’actualité Enbeauce.com est le fruit d’un coup de chance selon les dires du directeur Claude Poulin.
«Ç’a été une heureuse luck. Le 4 juillet 2006, avec le nom de domaine www.enbeauce.com, on a voulu faire un Google de la Beauce en plaçant sur notre site tout le contenu concernant la Beauce. Le lendemain du lancement, on a reçu six mises en demeure. On a compris qu’on devait créer nous-mêmes notre contenu», explique Claude Poulin. «C’est le point tournant qui a fait en sorte qu’on est présents aujourd’hui», explique-t-il.
Les réseaux sociaux jouent également un rôle important pour le quotidien web. «On voyait Facebook comme une menace au départ, mais aujourd’hui, c’est devenu notre première source de trafic. Les gens ne consomment plus leur information comme avant», ajoute-t-il.
Ce premier café historique a donc permis d’apprendre que nos médias cachent de riches histoires et des personnages plus grands que nature, peu importe qu’ils existent depuis un siècle ou une décennie.