Elle témoigne pour briser les tabous autour des agressions sexuelles

FAITS DIVERS. Si elle a dénoncé son frère, c’est en partie pour ses propres enfants, explique Myriam Veilleux. « Je ne peux pas être faible pour mes enfants. C’est l’exemple que je veux leur montrer ».

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Myriam Veilleux ne voit pas dans sa tête des flashs de l’agression sexuelle qu’elle a subie, mais ce n’est pas parce qu’elle ne s’en souvient pas que l’événement n’a pas chamboulé l’ensemble de sa vie.

« Ce sont surtout les dommages collatéraux qui sont gros, parce que je n’ai aucun souvenir de l’agression. Pour l’entourage et la parenté, c’est difficile. Il y a un froid dans la famille, c’est comme si je n’avais jamais été la victime. Il y a une sorte de tabou dans la société qui n’aide pas à dénoncer et c’est pour ça que je veux inciter toutes les victimes à dénoncer. Non, ce n’est pas l’fun, crissement pas, et c’est dur, mais si personne ne dénonce, il se peut que ça continue », ajoute-t-elle.

Mme Veilleux a vécu de nombreuses conséquences à la suite de l’agression. Elle n’aime plus se retrouver entourée de beaucoup de personnes, n’accepte plus un verre de personne, elle est devenue méfiante et surtout beaucoup plus vigilante. « Après l’agression, j’étais comme un robot. J’ai dû réapprendre à vivre et par bout, j’avais juste envie de tout oublier. Je suis devenue une pro du poker face, je souris toujours pour ne pas que ça paraisse », explique Myriam.

Myriam Veilleux souhaite surtout que son histoire serve à briser les tabous. « Il faut que les gens arrêtent de penser que parce que nous vivons dans une petite place « je ne le dirai pas, qu’est-ce qu’ils vont penser de moi ? » Si tu ne le dis pas, la personne qui t’a fait ça, elle pourrait le refaire plus tard et que ce soit ton enfant la victime. Mais au moins, ce ne sera pas parce que je ne l’ai pas dit. J’ai la conscience tranquille aujourd’hui. S’il le refait, il le refait, mais moi j’ai parlé. Ce sera à la justice de juger après s’il le refait. Mais au moins, ce ne sera pas parce que je ne l’ai pas dit et que je n’ai pas averti les gens. Oui, il peut se repentir et ça, c’est correct. Ça lui appartient et c’est son cheminement à lui », conclut celle qui a complètement coupé les ponts avec son frère.