François Bonnardel de passage dans les Etchemins et en Beauce
Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, était de passage à Lac-Etchemin, le 17 décembre en après-midi, dans le cadre d’une rencontre avec des élus municipaux et responsables de différents postes de la Sûreté du Québec de Bellechasse-Etchemins et de la Beauce, où il était en avant-midi.
Accompagné de la députée Stéphanie Lachance, M. Bonnardel et les intervenants concernés ont effectué un bref retour sur les nombreux événements de violence armée qui ont frappé la région Chaudière-Appalaches au cours de la dernière année, en plus d’échanger sur différents sujets tels que les services incendie dans les petites localités, la facturation pour les services de la Sûreté du Québec, ainsi que les services frontaliers, quelques localités etcheminoises ayant une frontière directe avec les États-Unis, ou encore de la desserte cellulaire.
Lors d’une mêlée de presse tenue au poste de la Sûreté du Québec des Etchemins, M. Bonnardel s’est réjoui du ton des discussions entre les parties impliquées et s’est fait rassurant quant aux événements de violence survenus au cours de la dernière année et qui ont frappé la région Chaudière-Appalaches de front.
« On a permis aux élus de poser des questions sur la situation des 12 derniers mois. C’est un combat qui ne sera peut-être jamais gagné, mais c’est un combat que les policiers sont prêts à livrer avec les effectifs dont elle aura besoin et avec les outils qui sont mis à sa disponibilité. Les hausses de criminalité, ça se fait souvent par cycles. C’était très élevé en début d’année et c’est un peu plus tranquille actuellement. On va espérer que ça va le demeurer », de dire le ministre.
Lutte concertée contre la violence
Se disant tout de même secoué, comme bien d’autres, de la résurgence des événements de violence armée qui ont eu cours lors de la dernière année, « événements qui ont pu amener la population à être inquiète », selon ses propos, il s’est félicité des résultats de l’Opération Scandaleux lancée en février et qui a été menée conjointement par la Sûreté du Québec, en collaboration avec les services de police des villes de Québec, Lévis et Saguenay.
« Ce fut la plus importante opération du genre menée par la Sûreté du Québec depuis celle de la guerre des motards entre les Hells Angels et les Rock Machines, il y a plus de 30 ans », a-t-il rappelé, en soulignant que la visibilité accordée à ces événements a certainement porté ses fruits.
Le ministre Bonnardel a pris en exemple les événements de Frampton qui, selon lui, « ont frappé l’imaginaire des gens, qu’on le veuille ou non, avec la présence de jeunes de la région de Montréal recrutés par des gangs de rue pour venir faire le sale boulot pour eux. »
Dans ce même état d’esprit, il est d’avis que la situation est sous contrôle pour le moment en Chaudière-Appalaches, saluant le travail des policiers qui ont déployé, sur le terrain, les effectifs nécessaires quand cela comptait.
Présence dans les écoles
Dans la même veine et bien au fait de l’intérêt grandissant des groupes criminalisés pour des régions comme la nôtre, le ministre Bonnardel s’est réjoui de la présence grandissante des policiers dans les écoles secondaires de la région, saluant leur travail « à prévenir la petite criminalité qui peut devenir de la moyenne ou de la grande criminalité si on ne s’y attaque pas rapidement. »
Cet avis était partagé par la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance. « Je ne savais même pas, en tant qu’élue, qu’ils pouvaient être aussi présents dans nos établissements scolaires. En faisant de la prévention, on peut éviter beaucoup de situations dramatiques et c’est très positif », a-t-elle indiqué.
« On assiste à un changement de paradigme complet quand on parle de crime organisé qui devient de plus en plus désorganisé. L’Est-du-Québec a payé un fort prix jusqu’ici en matière de violence armée. C’est vrai en Chaudière-Appalaches, notamment sur la Rive-Sud de Québec, mais aussi à Québec, au Saguenay-Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord, régions où j’ai eu des réactions et commentaires similaires à ceux entendus ici », a-t-il mentionné, en rappelant que la mise en place de l’Opération Scandaleux a été une manière de répondre à cette situation, tout comme la création d’une équipe mixte dans la région de Sept-Îles.
Toujours selon le ministre, il y aurait suffisamment de policiers affectés aux enquêtes pour le moment. « Pour le poste de Lac-Etchemin, par exemple, on peut parler d’invasions de domicile, de vols dans les résidences secondaires, cabanons et cabanes à sucre, ou encore de violence conjugale qui est aussi très élevée. Dans des dossiers d’homicides comme celui de Saint-Anselme, le nerf de la guerre demeure le partage de renseignements entre corps policiers, et nos agents sur le terrain sont au fait de cela. »
Loi anti-bunker
Invité à revenir sur les événements de Frampton, la saisie du repaire des Hells Angels à cet endroit et la rumeur voulant qu’un nouveau repaire puisse éventuellement être aménagé du côté de Saint-Léon-de-Standon, il s’est dit rassuré de voir que les policiers suivaient la situation de près et invitait les municipalités à se doter d’un règlement anti-bunker ou mettre à jour celui qu’elles auraient déjà adopté, advenant que ce soit le cas.
« L’adoption d’un tel règlement existe dans la loi et quand les municipalités l’adoptent, l’intérêt pour les groupes criminalisés envers leur territoire peut s’éteindre rapidement. C’est méconnu des municipalités, mais les policiers nous disent qu’ils informent régulièrement les élus du coin sur le sujet. Je veux m’assurer que toutes les municipalités du Québec soient au courant de cette mesure », précise le ministre.
Le maire de Saint-Léon, Bernard Morin, a mentionné que sa municipalité s’était déjà dotée d’un tel règlement par le passé et qu’il entendait, avec les membres du conseil municipal, étudier celui-ci au retour des Fêtes afin de le mettre à jour, le cas échéant. Le maire de Lac-Etchemin, Camil Turmel, a précisé lui aussi que sa municipalité s’attaquerait à cette question dès le début du mois de janvier.