Myriam Veilleux dénonce son frère agresseur

FAITS DIVERS. Après un peu plus de quatre ans de stress, de démarches juridiques et de jugement des autres, Myriam Veilleux a finalement obtenu gain de cause. Le 20 mai dernier, le mot « coupable » a résonné dans la salle d’audience du palais de justice de Saint-Joseph.

La mère de deux enfants, originaire de Saint-Georges, mais habitant à Québec, ne se réjouit pas de ce verdict, mais sent une grosse pression de moins sur ses épaules. « Je voulais un verdict. Je l’ai eu. Maintenant, il reste la sentence, mais ce n’est plus entre mes mains, explique-t-elle. Il est temps que la vérité sorte ».

Au terme du procès qui a eu lieu en janvier 2022, Michael Veilleux, 34 ans, domicilié à Saint-Philibert, a été déclaré coupable d’agression sexuelle sur sa sœur Myriam par le juge Frank D’amours. Un rapport présentenciel contenant un volet sexologique a été demandé avant que le juge ne décide de la peine. Michael Veilleux pourrait passer entre un an et 14 ans derrière les barreaux. La suite des procédures est prévue pour le 8 décembre.

Lors du procès, Myriam Veilleux a également demandé au juge de lever l’ordonnance de non-publication afin de pouvoir dénoncer son frère publiquement. « Il a toujours nié ce qui est arrivé. Il a poursuivi sa vie comme si rien n’était arrivé. Il a tout brisé ce en quoi je croyais, mes valeurs… Aujourd’hui, je suis une femme brisée qui se reconstruit », raconte-t-elle après plus de quatre ans de suivis psychologiques.

Retour en 2018

Les événements ont eu lieu dans la nuit du 10 au 11 mars 2018. À ce moment, toute la famille et la famille élargie s’étaient donné rendez-vous dans un restaurant de la 1re Avenue à Saint-Georges pour y célébrer le 60e anniversaire de leur père, expose Myriam Veilleux.

La soirée se poursuit dans un bar situé non loin du restaurant avec la famille rapprochée : les parents, les quatre enfants du couple, dont Myriam, ainsi que les conjointes de deux de ses frères. C’est à ce moment qu’elle perd la carte et ne se souvient de rien d’autre de sa soirée.

Le lendemain à son réveil, elle est pratiquement nue dans une chambre du Grand Hôtel et elle a du vomi dans la bouche. Elle ne sait pas où elle se trouve, elle n’a plus son veston ni son sac à main. Elle soupçonne avoir été droguée et agressée. Elle ne retrouva jamais sa petite culotte. Elle porte plainte et va passer une trousse médico-légale à l’Hôtel-Dieu de Lévis. Même si Myriam soupçonne la drogue du viol, celle-ci ne reste détectable dans le sang que 12 heures. Lorsque la trousse médico-légale a été faite, il était déjà trop tard pour détecter cette drogue.

Près de neuf mois passent avant que le résultat de l’ADN prélevé dans le vagin de Myriam Veilleux arrive. L’ADN est celui de son frère, Michael Veilleux, qui a été arrêté en décembre 2018, puis relâché en attente du procès.

À lire aussi: Elle témoigne pour briser les tabous autour des agressions sexuelles