Sensibiliser les trappeurs après qu’un chien soit resté coincé dans un collet

Un homme de Saint-Ludger souhaite sensibiliser les trappeurs à vérifier plus fréquemment leurs pièges et collets après que le chien d’un de ses amis soit resté coincé plusieurs jours dans un piège.

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« Je n’ai rien contre le trappage, mais le chien est resté pris neuf jours. Peu importe l’animal, on ne doit pas les laisser souffrir aussi longtemps », soutient Claude Pressé.

Heureusement, le chien n’est pas mort, mais il a subi de graves lacérations autour du museau. Selon M. Claude, le propriétaire a contacté un vétérinaire, mais ce dernier lui a dit qu’il ne pouvait pas refermer la plaie après une si longue période. « De plus, il n’a pas les moyens financiers pour payer une opération chez le vétérinaire », ajoute-t-il.

Ce dernier indique que l’animal prend tout de même du mieux. « Il a recommencé à manger mou et à boire », explique-t-il.

L’homme insiste pour dire que le chien n’était pas libre à l’extérieur lorsqu’il s’est enfui. « Il se trouvait dans le garage et il a réussi à ouvrir la porte », soutient-il. Cela s’est produit aux alentours du 13 janvier.

M. Pressé, le propriétaire et d’autres personnes sont partis à sa recherche, mais sans succès. Celui-ci affirme ensuite que le trappeur a vérifié ses pièges le 22 janvier. C’est ce jour-là que l’animal est rentré chez son maître.

De son côté, la Fédération des trappeurs gestionnaires du Québec déplore aussi cette situation. « On ne peut avoir que de la sympathie pour le propriétaire du chien et pour le trappeur qui a retrouvé l’animal dans un de ses collets. C’est le genre de situation pour lesquelles la FTGQ et le MFFP mettent beaucoup d’efforts afin d’éviter les accidents », indique le directeur général de la FTGQ, Philippe Tambourgi.

« On peut dire que ce type de blessure est très inhabituelle, et elle peut avoir été causée par un collet à coyote ou renard », poursuit-il, assurant que ce type d’engins est conçu pour faire une capture mortelle et rapide.

Selon M. Tambourgi, rien ne sert de blâmer le trappeur ou le propriétaire du chien. « Rien n’indique que le trappeur n’ait pas trappé de façon consciencieuse. Impossible de déterminer combien de temps le chien pourrait être resté pris dans une installation. Une heure aurait suffi à causer cette blessure. En effet, le chien peut avoir erré en forêt pendant plusieurs jours avant de malencontreusement s’être pris dans une installation », soutient-il.

Il en est de même pour le propriétaire du chien. « De façon générale, il peut tout faire pour garder le contrôle sur son animal, mais un accident, ça arrive et un animal peut se sauver. »

Ce que dit la loi

La loi qui régit le piégeage en Ontario stipule qu’un trappeur doit vérifier ses pièges à capture vivante tous les jours.

Cependant, aucun article ne décrète un nombre de jours maximal pour vérifier ses pièges dans le Règlement sur le piégeage et le commerce des fourrures de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune du Québec.

Par courriel, le porte-parole du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Eric de Montigny, confirme qu’il n’y a pas de délais prescrits dans la loi, mais que seuls les pièges certifiés conformes aux normes internationales de piégeage sans cruauté peuvent être utilisés au Québec.

« Dans un esprit de courtoisie et de respect envers autrui, le Ministère encourage le piégeur à porter une attention particulière à l’endroit où il place ses pièges. Il en va de la responsabilité du piégeur de s’assurer que ses installations de piégeage sont sécuritaires pour les humains et qu’ils évitent, autant que possible, de capturer des animaux domestiques », ajoute-t-il.

Le souhait de M. Pressé en partageant cette histoire est que cette loi soit modifiée et prenne exemple sur celle en Ontario. « Que ce soit un chien ou tout autre animal, c’est de la cruauté animale », conclut-il.

Le chien s’est malheureusement retrouvé le museau coincé dans un collet.