Décès d’Alexe St-Hilaire : Absence de radiographie pulmonaire  

Alexe St-Hilaire, de Saint-Côme-Linière, est décédée le 7 mars 2024 à l’âge de 23 ans. Le coroner Donald Nicole, dans son rapport, s’interroge sur sa prise en charge à l’hôpital de Saint-Georges. 

Trois jours plus tôt, Alexe St-Hilaire s’est rendue à l’urgence de l’hôpital pour des symptômes grippaux, dont la toux et des expectorations sanguines. Le médecin traitant n’effectue aucune radiographie pulmonaire, la patiente repartant simplement avec une prescription. 

Le 7 mars, vers quatre heures du matin, Mme St-Hilaire était couchée dans son lit. Celle-ci toussait lorsqu’un proche quitte le domicile. Il la retrouvera inanimée et allongée en position dorsale, sur son lit, vers 14 h 20.

Arrivés au domicile quelques minutes plus tard, les ambulanciers constatent l’absence de signes vitaux chez Alexe St-Hilaire. Son corps présentait des signes de rigidité cadavérique rendant impraticable toute manœuvre de réanimation. Son décès fut constaté à distance, par un médecin, à 15 h 10.

Syndrome de Churg-Strauss

Selon Donald Nicole, Alexe St-Hilaire est décédée naturellement d’une insuffisance respiratoire résultant d’une rare inflammation des petits vaisseaux sanguins pulmonaires, en lien probable avec sa condition asthmatique préexistante. 

« Le décès était associé à une hémorragie alvéolaire diffuse en phase aiguë, affectant les deux poumons, secondaire à une inflammation des parois artérielles se présentant sous forme de capillarite mixte et sous forme de glomérulonéphrite à croissants cellulaires dans les deux reins. L’origine de cette vasculite serait compatible avec le syndrome de Churg-Strauss, peu fréquent, et qui cause une inflammation des petits vaisseaux sanguins notamment chez les personnes ayant des antécédents d’asthme traité avec des inhalateurs », lit-on dans le rapport. 

Son dossier médical indiquant qu’elle souffrait d’asthme, « l’absence d’imageries médicales pulmonaires effectuées lors de la visite de Mme St-Hilaire, à l’urgence de l’hôpital de Saint-Georges […] amène des questionnements sur la qualité de la prise en charge et sur la qualité des soins prodigués à cette dernière », cite Donald Nicole dans son analyse. 

Le coroner a partagé ses questionnements auprès du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches. « À ce sujet, j’ai été informé par le chef du Département de médecine d’urgence que ce dossier sera étudié et soumis au Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) du CISSS », écrit-il. 

Aucune infection à la COVID-19, aucun phénomène infectieux pulmonaire ou autre pathologie pouvant expliquer le décès n’a été observé. « Les analyses sanguines n’ont détecté aucun alcool ni aucune drogue, mais ont démontré des concentrations thérapeutiques et la présence de quelques médicaments qui n’ont pas contribué au décès », conclut le coroner.