Arrêter l’hémorragie à la source en stérilisant 

ANIMAUX. Avec des milliers de chats errants sur le territoire beauceron à l’heure actuelle, les regroupements œuvrant auprès des animaux sont à bout de souffle et ils implorent les élus à s’asseoir avec eux afin de trouver une solution pour contrer la surpopulation féline qui est devenue un réel fléau depuis la pandémie.

« Selon la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA), un seul chat non stérilisé pourrait engendrer 420 000 chatons en sept ans. Or, seulement 2 % des félins errants sont stérilisés. De plus, le montant associé à une stérilisation a triplé dans certaines régions depuis la COVID-19. Le coût de fonctionnement de certaines cliniques a fait un bond, en raison, entre autres, des salaires des employés qui ont augmenté et de l’augmentation du coût consommable médical », explique la directrice générale bénévole de la défunte SPA Beauce-Etchemin, Brigit Hamel.

Un événement pour stériliser les minets de familles à faible revenu a été organisé en août dernier. Au total, 200 demandes ont été reçues pour les 43 places disponibles. Également, le 27 septembre dernier, il y a eu une Journée Mondou pour les chats de ferme. Quatre-vingt-onze propriétaires d’une exploitation agricole ayant majoritairement 10 chats ou plus ont manifesté leur intérêt afin d’obtenir l’une des 27 places offertes.

L’Escouade Canine MRC, qui dessert 97 municipalités, reçoit énormément de demandes de citoyens qui veulent que l’organisme aille chercher des petites bêtes. « Uniquement aujourd’hui (3 octobre), on doit aller recueillir 60 chats errants. Cela n’a pas de bon sens », se désole sa directrice générale, Julie Bédard.

D’un commun accord, les deux femmes avancent que la stérilisation obligatoire en deux ans doit être adoptée en Beauce. D’ailleurs, elles indiquent que plusieurs grandes villes ont emboîté le pas. « On dirait qu’il faut un scandale pour que le dossier soit pris davantage au sérieux. Il faut travailler en amont. Les élus ont un rôle à jouer tout comme les citoyens. Nous devons les sensibiliser à la stérilisation. »

De son côté, la propriétaire du refuge ami-maux de Beauceville, Valéry Loubier, pense que les animaleries doivent cesser de vendre des chats à 10 dollars non stérilisés. « À la place d’acquérir un chat dans un refuge qui est stérilisé, vacciné et traité pour les puces, certains citoyens optent pour acheter un animal à bas prix », déplore-t-elle.

Un danger de santé

De plus, Mme Loubier prévient que la surpopulation féline peut engendrer des problèmes au niveau de la santé publique, référant à la teigne du chat, une bactérie pouvant être transmise aux humains. « Les gens vont se débarrasser de leur animal qui a la teigne dans le bois et la bête se rendra à proximité des maisons et contaminera les chats domestiques qui sortent parfois à l’extérieur. Les résidences seront contaminées dans les prochaines années. » Du même souffle, elle s’est fait dire par une vétérinaire que la panleucopénie n’a jamais été aussi présente. « C’est une maladie mortelle extrêmement contagieuse chez les chats », dit-elle en terminant.