Cercles de Fermières : soutenir le patrimoine féminin
Les Cercles de Fermières du Québec (CFQ) fêtent leur 110e anniversaire de fondation en 2025. Le Cercle de Saint-Georges existe depuis 1917, ses membres actuels allant des vingtenaires aux nonagénaires.
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La journée portes ouvertes du Cercle de Saint-Georges, le 8 mars à la salle paroissiale, possédait une touche spéciale. Au-delà des expositions et ventes, les visiteurs en savaient plus sur les rôles de l’organisation au fil du temps.
Marie-Stella Bélanger s’est distinguée à divers égards au Cercle de Saint-Georges depuis 49 ans. Artisane provinciale de l’année en 1991, son foulard tissé a été exposé en Belgique. Huit ans plus tard, elle réalise un tartan homologué aux couleurs de la ville de Saint-Georges. Le fait de joindre le conseil d’administration, pendant 14 ans, l’a aidé sur le plan social.
« J’ai appris à m’exprimer en public et vaincre ma timidité, en plus d’être la présidente de 1994 à 2002. […] Ce qui m’interpelle, c’est la transmission du patrimoine. On faisait aussi des recommandations au gouvernement, comme la votation à visage découvert. Les lignes blanches qu’on voit dans nos chemins, c’était également une demande des Fermières », dit Mme Bélanger.
Malgré d’importantes célébrations pour le 100e anniversaire des CFQ en 2015, elle estime que ce mouvement demeure méconnu. « Certains nous voient seulement comme des tricoteuses de pantoufles. C’est beaucoup plus que ça. On s’implique, par exemple, dans le culturel, la Fondation OLO pour les jeunes mamans et l’Union mondiale des femmes rurales », mentionne la dame de 83 ans.
Sa collègue Lucille Lacroix, membre des Fermières depuis 1954, rêvait d’y accéder depuis son adolescence. « Toutes les filles voulaient joindre les Fermières pour apprendre et s’engager dans la communauté. Ça représente une réunion de famille où on est là pour s’aider », affirme-t-elle.
Place à la relève
Andrée Morissette, membre depuis 2019, est une jeune retraitée de 64 ans. Joignant d’abord le Cercle pour apprendre le tissage, elle s’implique au conseil d’administration deux ans plus tard. Devenue présidente, cette dernière souligne les valeurs d’engagement du groupe envers la communauté.
« Nous avons un bel avenir devant nous. Aujourd’hui, on voit le retour aux sources. Beaucoup de jeunes veulent réapprendre à tisser, coudre, tricoter. Nous avons tenu des activités d’initiation dans les écoles. Ça a très bien fonctionné. À notre exposition [du 8 mars], on voyait plein de couples dans la trentaine qui visitaient nos exposants », indique Mme Morissette.
À 29 ans, Sara Boulanger est l’une des plus jeunes membres. Sa mère, Nathalie Poulin, donnait beaucoup de temps à l’organisme.
« Elle est propriétaire des Créations L’artis-Anna. […] Ça faisait quelques années que je m’impliquais dans les activités de ma mère [avec les Fermières]. En congé de maternité, j’avais plus de temps à donner. C’est un beau cercle de femmes où le féminisme est stimulant. La transmission du patrimoine fait partie de ça. Les plus vieux voient ce que j’apporte en création », explique celle-ci.
Les milléniaux et la génération Z renouent avec les valeurs des Fermières, selon Sara Boulanger. « On le voit sur les réseaux sociaux. Le crochet, le tricot et la couture, ça boom depuis quelques années. C’est une roue qui tourne », dit-elle.