Château Beauce : le GIRAM donne raison au Ministère

COMMUNAUTÉ. La Société Alzheimer Chaudière-Appalaches, le mardi 3 décembre, s’est exprimée à propos d’une mise en demeure reçue du ministère de la Culture et des Communications (MCC) du Québec, laquelle exige de l’organisme quelque 3 M$ de travaux au Château Beauce de Sainte-Marie. Le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), qui avait fait en sorte que l’endroit soit classé patrimonial en 2020, s’est dit heureux de constater que le MCC fait appliquer la Loi sur le patrimoine culturel du Québec.

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« Nous sommes scandalisés que ladite Société Alzheimer ait initié une pétition disant qu’elle ne prendra aucune action pour s’acquitter des demandes exagérées concernant le Château Beauce. Doit-on y voir une société de bienfaisance encourager la désobéissance civile ? Le fait d’être une société de bienfaisance n’exempte pas de l’application des lois, notamment, celles de l’entretien d’un immeuble patrimonial classé par le gouvernement », a affirmé Gaston Cadrin, vice-président du GIRAM.

À son avis, lorsque ladite Société a reçu en donation ce bien immobilier des Oblates de Béthanie, le 16 avril 2015, elle se faisait léguer un vaste terrain et des bâtiments de grande valeur. 

« Comme tout donataire, elle avait la responsabilité de prendre soin de son don, malgré le fait qu’elle ait renoncé à déménager à cet endroit. Au lieu de cela, en 2018, la Société a voulu faire une vente de feu à un promoteur qui ne visait que la démolition de l’ensemble bâti pour construire des condos. Une véritable insulte aux donatrices, les religieuses de Béthanie, et un manque de sensibilité à l’égard du patrimoine exceptionnel qui leur avait été confié », a-t-il poursuivi.

Celui-ci ajoute que les dégâts causés par les inondations de 2019 n’étaient pas irréparables, tandis que le fait que le bâtiment ne soit plus assurable vient justement de l’inaction de la Société Alzheimer à préserver l’endroit. 

« Qui peut assurer un immeuble s’il est inhabité et faiblement protégé ? […] Rappelons que l’article 26 de la Loi du patrimoine culturel précise que tout propriétaire d’un bien patrimonial doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la préservation de la valeur patrimoniale de ce bien. En acceptant la donation en 2015, elle en avait la responsabilité. Elle devait protéger ses bâtiments du feu et du vandalisme et, depuis 2018, sauvegarder la valeur patrimoniale exceptionnelle de cet ensemble. Certes, aujourd’hui, elle veut se dégager de ses obligations en attirant la pitié, mais en droit, tout citoyen, qu’il soit corporatif ou individu, est tenu aux mêmes obligations et responsabilités. » 

Ainsi, de l’avis du GIRAM, la ville de Sainte-Marie devrait s’impliquer dans ce dossier afin d’aider la propriétaire à se sortir du bourbier dans lequel elle s’est enlisée.

« La ville de Sainte-Marie, après avoir orchestré la démolition de ses ensembles patrimoniaux les plus significatifs, devrait faire un effort pour préserver le peu qui reste de son cœur institutionnel. […] Au lieu de participer à une déambulation dans les décombres du Château Beauce, le maire Gaétan Vachon ne devrait-il pas rechercher une solution assurant la sauvegarde et la mise en valeur de ce site patrimonial de valeur nationale ? »