Comment vivre un premier Noël sans l’être cher 

SOCIÉTÉ. Traverser le deuil d’un proche restera toujours difficile. Passer un premier Noël, sans cette personne, est encore plus complexe selon la psychologue clinicienne Sylvie Rousseau.

« Le temps des Fêtes rappelle des rituels, comme les décorations, les odeurs de la cuisine et les souvenirs des Noëls passés. C’est normal de ressentir un mélange d’émotions, en l’absence de cette personne importante à nos yeux. On ne peut pas faire comme si ça n’existait pas », explique-t-elle.

Chaque personne vivant le deuil différemment, il n’existe aucun remède miracle pour composer avec cette situation. La pire chose demeure le ressentiment de culpabilité, au moment où les Fêtes sont traditionnellement associées à la joie.

« Nous n’avons pas à nous mettre de la pression pour avoir l’air fort. […] Traverser le deuil comprend de nombreuses étapes. Au travers des festivités, on doit respecter nos limites physiques et psychologiques », rappelle Mme Rousseau.

Instaurer un rituel mémorial serait une option envisageable, selon la psychologue. Cela peut passer notamment par un toast avec la boisson préférée du défunt, une décoration à son effigie sur le sapin, une minute de silence ou l’écoute de sa chanson préférée de Noël.

« On peut aussi écrire une lettre ou regarder des photos rappelant de beaux souvenirs. […] Il faut essayer d’éviter l’isolement. Si vous connaissez une personne endeuillée, soyez simplement à son écoute », dit Sylvie Rousseau.

Décès dans la belle-famille

L’an dernier, j’ai fait face à une situation semblable. Mon beau-frère, Joël Lessard, est décédé accidentellement en février 2023. Âgé de 42 ans, il prenait part à une randonnée de motoneige, l’une de ses activités favorites.

Joël était un homme très aimé. Ses funérailles ont attiré plusieurs amis, collègues, membres de la famille et diverses connaissances. En juillet et septembre 2023, ses enfants Laurie et Lucas, alors âgés de sept et cinq ans, célébraient un premier anniversaire sans leur père. Les sourires étaient quand même au rendez-vous. Du soleil, des cadeaux et des jeux, ça aide à se sentir mieux.

Le premier Noël chez ma belle-mère, sans la présence de son fils, s’est relativement bien passé. Celui que j’appelais affectueusement le beau-frère revenait dans nos discussions, avec son propre ornement accroché au sapin.

Durant toute cette année, mon rôle principal était de soutenir ma blonde. Ça ne s’apprend pas dans les livres ou à l’école. Je l’écoutais, simplement, et lui proposais des activités. Une autre année vient de passer, mais le souvenir de Joël Lessard ne nous quittera jamais. Je lève mon verre à toi, le beau-frère…