Continuer de vivre dans un contexte difficile
Ce samedi 24 février marquera la seconde commémoration du lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine. Le Beauceron Sylvain Longchamps avoue s’être habitué au contexte entourant la guerre.
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Natif de Saint-Georges, il réside à Gorodok avec sa conjointe Oksana Krompashchyk, une petite ville à l’ouest du pays. Consultant en production porcine chez Barcom à Lviv, sa région a été relativement épargnée par la guerre jusqu’à ce jour, comparativement à l’est de l’Ukraine.
« La première année a nécessité plusieurs adaptations. On manquait parfois d’électricité entre 12 et 18 heures par jour. Au niveau des élevages porcins, nous devions absolument utiliser des génératrices. On entend régulièrement des alertes, mais aucune explosion n’est survenue depuis longtemps », dit M. Longchamps.
Sur le plan personnel, Sylvain et Oksana ont assisté à une dizaine de funérailles liées à des décès au front. La guerre cause également des dommages collatéraux sur les produits importés en Ukraine.
« On manquait de tout, mais c’est moins pire maintenant. Il reste des restrictions sur l’essence, sans compter le couvre-feu en vigueur. Présentement, des produits sont bloqués à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine pour une histoire de permis entre camionneurs. Importer la nourriture prémélangée des porcs, venant de la France, nous coûte beaucoup plus cher », précise Sylvain Longchamps.
Garder espoir
À travers ce climat guerrier, le peuple ukrainien mise sur l’importance des rassemblements. « Il n’y a aucun festival, mais les gens trouvent les moyens de fêter. On a vécu notamment un beau rassemblement familial au dernier Noël », mentionne M. Longchamps.
Même en l’absence de vols commerciaux, il traverse la frontière vers la Pologne pour prendre l’avion jusqu’au Canada. « Je me rends en -Beauce deux fois par année pour voir mon père et mes frères. Ils voudraient parfois que je sorte du pays, mais mon épouse veut rester en Ukraine et moi aussi », dit-il.
Ce dernier constate l’essoufflement international en aide et financement par rapport au conflit russo-ukrainien. Ne croyant pas à une fin imminente de la guerre, Sylvain Longchamps estime que la planète entière doit se sentir concernée.
« Poutine (Vladimir) ne peut plus reculer sans perdre la face. Pour lui, l’écroulement de l’Union soviétique (URSS) représente la plus grande catastrophe du 20e siècle. S’il emporte l’Ukraine, il risque de s’attaquer à des pays membres de l’OTAN, ce qui déclencherait la Troisième Guerre mondiale », conclut celui-ci.