Dénombrer l’itinérance pour des services adaptés
En avril, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches dénombrait les personnes en situation d’itinérance sur son territoire. L’exercice s’est déroulé simultanément dans l’ensemble des régions administratives, afin d’obtenir un portrait clair du phénomène et mieux orienter les services d’aide à l’itinérance.
Plutôt qu’utiliser des bénévoles sillonnant les rues pour interpeller les itinérants, comme à Montréal et Québec, le CISSS faisait appel aux organismes communautaires régionaux. Plus d’une soixantaine d’entre eux ont pris part à ce dénombrement, les précédentes opérations s’étant tenues en 2018 et 2022.
« Cette méthode (appel aux organismes) s’utilise dans les régions étendues avec une faible densité de population. Dans les grands centres comme Montréal, l’itinérance se voit. Chez nous, on parle d’itinérance invisible. Ces personnes peuvent vivent dans leur auto, en forêt, dans les refuges ou squatter chez des amis. Nos organismes ont appris à les connaître », explique Christiane Goyette, coordonnatrice régionale du dénombrement itinérance en Chaudière-Appalaches.
Par un questionnaire face à face, les intervenants communautaires ciblaient les différents types d’itinérance. « Tout se déroule sur une base volontaire. Ça nous donne une image du phénomène dans un moment précis. L’objectif demeure de mieux orienter nos services en itinérance », dit Mme Goyette.
Pas une seule cause
Le CISSS de Chaudière-Appalaches comptabilisait 293 personnes en situation d’itinérance au dénombrement de 2022, en hausse de 16 % sur l’exercice de 2018. Les statistiques et profils de l’actuel dénombrement seront connus l’an prochain. Christiane Goyette appréhende déjà une nouvelle hausse et la multiplication des types d’itinérance.
« C’est la même chose partout au Québec. Il n’existe pas une seule cause menant à l’itinérance. Il y a, par exemple, les problèmes en santé mentale et de dépendance, mais également le manque de logements sociaux. Certains itinérants ont même un travail », rappelle Mme Goyette, ajoutant que l’itinérance se définit à la base par un individu sans domicile fixe.
En 2024-2025, le CISSS de Chaudière-Appalaches consacrait près de 3 M$ en soutien à l’itinérance. « Les organismes ne reçoivent pas directement les aides financières [publiques]. Le CISSS s’occupe de la redistribution selon les besoins », dit Mme Goyette, d’où l’importance des dénombrements.