Disparition permanente des agents de sécurité au CHSLD de Beauceville
Depuis le 25 janvier, le CHSLD de Beauceville cesse d’employer des agents de sécurité à l’accueil et dans ses couloirs. Cette décision du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches est dénoncée par le comité des résidents du CHSLD.
Michel Beaulieu, président du comité, a eu vent de l’information par l’un des agents. Jugeant qu’il s’agit d’un service essentiel, celui-ci envoyait une lettre au service Soutien à l’autonomie des personnes âgées (SAPA) du CISSS le 8 décembre dernier. Sa dénonciation concerne surtout l’accès au bâtiment les soirs et fins de semaine, moments où la porte principale est verrouillée.
« De jour la semaine, elle est débarrée et on s’adresse à l’employé de l’accueil. Le reste du temps, on sonnait à l’interphone, le gardien répondait et venait ouvrir la porte. […] Maintenant, l’interphone sonne au poste de garde. Parfois, ils (visiteurs) doivent attendre dix minutes ou plus entre les deux portes (vestibule) avant que le personnel […] puisse répondre », affirme M. Beaulieu.
Ces employés regroupent notamment les infirmières et préposées aux bénéficiaires. Avec 108 lits sur trois étages, le personnel serait déjà largement occupé à d’autres tâches. L’ajout d’une surveillance à l’identification des visiteurs, aux dires du président, représente une diminution supplémentaire au bien-être des résidents.
« Le CISSS n’a jamais informé les familles et résidents de la disparition des gardiens. […] C’est un grand manque de respect pour les familles venant voir des proches en fin de vie. Quand on connait la configuration du bâtiment, on comprend la nécessité d’avoir des agents de sécurité », dit Michel Beaulieu, en référence aux autres services de santé dans ce qu’on appelle encore l’hôpital de Beauceville.
Cas unique dans la région
Le CHSLD de Beauceville était l’unique centre d’hébergement du genre employant des agents de sécurité, confirme Stéphane Giguère, directeur des services techniques au CISSS de Chaudière-Appalaches.
« Tous nos autres CHSLD utilisent un contrôle d’accès, avec des caméras et l’ouverture à distance. Nous avons implanté ce même système à Beauceville », explique-t-il, ajoutant que les récentes compressions budgétaires n’ont rien à voir avec la disparition des agents.
Contrairement aux autres CHSLD, unique présence dans un bâtiment, l’entrée de la résidence beaucevilloise permet l’accès à d’autres services comme le CLSC, ainsi que des centres de réadaptation en dépendance et en déficience physique. Stéphane Giguère n’y voit aucun inconvénient.
« Nous vivons la même chose au Sanatorium Bégin de Lac-Etchemin et tout se passe bien. […] Nos agents de sécurité en permanence se limitent aux hôpitaux de la région. On prévoyait avertir les familles et résidents à la fin janvier. Nous avons été un peu tard dans le processus », indique ce dernier, précisant que le CISSS comprend les préoccupations rencontrées, mais ne reviendra pas en arrière.