Écoles rurales vivantes dans nos villages 

ÉDUCATION. La moitié des écoles primaires du Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE) se situent dans des municipalités sous la barre des 2000 habitants. Ces écoles rurales, plus qu’un milieu éducatif, représentent un point d’attachement à nos villages selon Karina Roy, directrice générale adjointe dédiée à la formation générale des jeunes au primaire.

À lire aussi : Une grande famille rurale à La Tourterelle 

« On constate une revitalisation dans ces écoles avec l’immigration et les déménagements de jeunes familles. […] Chaque école rurale possède ses particularités. C’est pourquoi nous faisons, annuellement, l’analyse du projet éducatif avec la direction, le personnel et le conseil d’établissement », explique Mme Roy.

Des écoles rurales ont profité d’investissements majeurs au cours des dernières années, dont La Tourterelle à Saint-Benjamin (voir autre texte) et l’Éco-Pin à Notre-Dame-des-Pins. Le CSSBE a déposé une demande pour la construction d’une nouvelle école de huit classes, à Saint-René, sur le Plan québécois des infrastructures 2025-2035 du ministère de l’Éducation.

L’école des Appalaches à Sainte-Justine, accueillant 83 élèves primaires et 324 élèves secondaires, en fait aussi partie (PQI) pour la construction d’un gymnase. Cet établissement est le seul classé rural comptant une polyvalente, en se fiant à la mesure des 2000 habitants et moins.

« Nous n’avons aucun enjeu actuel en recrutement de personnel. Le bassin de nos employés couvre un large territoire. Certains préfèrent travailler dans les écoles rurales, en raison d’une grande proximité entre les élèves et le personnel », confirme Karina Roy.

Milieux sous surveillance

Dans sa politique de maintien ou de fermeture d’école, le CSSBE fixe son minimum à 12 élèves bien réparties entre les six années primaires. Les classes mixtes peuvent compter deux ou trois degrés différents.

« Présentement, l’école de Saint-Robert-Bellarmin (27 élèves) est considérée comme un milieu sous surveillance. Nous avions vécu la même chose avec l’école Arc-en-Ciel de Saint-Camille il y a quelques années », indique Karina Roy, ce dernier établissement regroupant 37 élèves pour l’année scolaire 2024-2025.

Avant de fermer une école primaire, le CSSBE consulte les gens des communautés concernées. Par exemple, l’école Petite-Abeille, à Saint-Cyprien, laissait aller ses derniers élèves en juin 2021. Ils fréquentent maintenant les écoles Fleurs-de-Soleil et des Appalaches à Sainte-Justine, dix kilomètres plus loin, avec l’acceptation des parents concernés.

Après deux ans de fermeture, l’école Petite-Abeille servait à l’offre des cours de francisation aux immigrants. Avec les compressions financières dans ce domaine, le bâtiment pourrait être remis en vente prochainement. La municipalité de Saint-Cyprien avait déjà montré de l’intérêt à son achat.

« On ne cherche pas à fermer les écoles dans nos villages. […] On veut déplacer la clientèle le moins possible. Cependant, il faut tenir compte de ce qui se passe dans chaque municipalité », rappelle Mme Roy, soulignant au passage la pression supplémentaire sur les écoles primaires au nord de la Beauce, notamment celles de Saint-Elzéar (Notre-Dame), Saint-Bernard (L’Aquarelle) et Scott (L’Accueil).