Immigration en Beauce : l’inquiétude grimpe dans les MRC

Les politiques d’immigration, annoncées en septembre 2024, mettent en péril l’équilibre des communautés locales et le bien-être des citoyens. Afin de connaître les impacts de ces mesures, un sondage a été réalisé récemment par Chaudière-Appalaches Économique auprès de 213 entreprises beauceronnes, lesquelles emploient plus de 55 000 personnes.

Suivant les nouvelles politiques, d’ici 2026, ce sont 1273 travailleurs étrangers temporaires qui devront être mis à pied. Près du tiers d’entre eux avaient quitté leur pays d’origine avec leur famille. Or, ceci fera en sorte que près de 60 % des entreprises devront réduire de 10 % à 40 % leur capacité de production. Certaines perdront aussi des contrats ou devront s’acquitter de pénalités pour le non-respect de leurs commandes.

Par ailleurs, 27 entreprises, qui emploient près de 7350 personnes, prévoient un transfert d’au moins une partie de leur production en dehors de la province, pendant qu’une cinquantaine d’autres prévoient fermer un quart de travail.

« Vu le grand manque de main-d’œuvre des dernières années, nos entrepreneurs ont tout fait pour attirer des travailleurs provenant d’autres pays et tout ce que ça implique : les former, les loger et les intégrer dans leurs opérations. Maintenant que ça marche, les gouvernements mettent nos entreprises en péril en limitant le recours à ces travailleurs étrangers. Pourtant, notre taux de chômage en Beauce est encore le plus bas au Canada ! […] On demande à nos gouvernements de soutenir nos entrepreneurs beaucerons, avec une clause grand-père permettant à ces travailleurs de rester ici et de contribuer au succès de nos entreprises », a affirmé Jonathan Bolduc, maire de Saint-Victor et préfet de la MRC Beauce-Centre.

Il faut rappeler qu’en intensifiant le recrutement de travailleurs étrangers temporaires depuis 2021, les entreprises de la région avaient permis à la Chaudière-Appalaches d’afficher une croissance de 12 % de son PIB, alors que la moyenne provinciale est de 8,2 %.

« Déjà avec ce qui se passe au niveau des tarifs avec nos voisins du Sud, nos entrepreneurs n’ont pas besoin de se faire mettre d’autres bâtons dans les roues. On ne leur demande pas une cenne, juste de laisser en place ce qui marche déjà très bien ici », conclut-il.

Les MRC de la Beauce, tout comme la Table régionale des élus municipaux de la Chaudière-Appalaches (TREMCA) et Chaudière-Appalaches Économique, demandent maintenant aux gouvernements provincial et fédéral un plan d’action adapté à la réalité économique de la région.